Backsight - See The Damage

Contexte :

Backsight se forme en 2003 en Avignon et sort rapidement son premier album See The Damage. Influencé en grande partie par des groupes comme Champion ou Final Fight, le groupe porte haut les couleurs du modern / old-school hardcore français aux côtés de Fire At Will ou encore First Failure. En 2006 il sort un split-album avec les malaisiens de Kids On The Move, qui va accroitre un peu plus sa popularité au sein de son pays natal. Mais début 2008, lassé de ne pas trouver des membres fixes, Backsight met fin à son existence après plusieurs mois de recherches intensives.

Chronique :

Le cd est bien en place dans la chaîne hi-fi, on appuie tranquillement sur play, on s’apprête à s’asseoir pour savourer cet album, mais le premier titre « For the kids » va vite nous donner le ton : Backsight fait du hardcore alors restez debout !!! C’est en effet avec l’un des titres les plus rentre-dedans que See the Damage débute. On sent l’ombre d’un No Turning Back planer par là et ce n’est pas la voix principale ni les sings-alongs qui me contrediront. La suite se révèle légèrement plus mélodique avec un modern-old-school directement influencé par Champion entre autres (« Flags red covered by blood », « Sold out youth »). Les chœurs de guitares se veulent à la fois puissants et mélodiques alors que de temps à autres des mosh-parts ou sings-alongs apportent plus de puissance à l’ensemble.

Si Backsight ne présente certes pas une grande originalité dans le style, comme beaucoup de groupes me direz-vous, il tire néanmoins son épingle du jeu en alliant à la quasi-perfection tempos et mélodies modern à des riffs plus lourds et surtout des voix hurlées (dont une féminine) qui apportent incontestablement plus de violence à l’ensemble. Impression d’autant plus renforcée par la production et le son de la batterie en particulier. Ces voix hurlées, donc, qui disparaitront dans la suite de la carrière du groupe (sur son split avec Kids On The Move), apparaissent sur la quasi-totalité des titres, un petit peu à la manière d’un No Trigger bien que le résultat soit nettement plus hardcore (« Your escape plan was just a joke »).

L’album contient donc son lot de morceaux percutants et fédérateurs comme le prouve « Body-building and brain atrophy » ou « More than you can see » alors que d’autres titres, ou plutôt certaines parties de certains titres, baissent un petit peu le niveau global de la galette (exemple la fin de « The posion or the rope »). Les thèmes abordés restent dans l’ensemble classiques au hardcore mais écrits sincèrement et avec rage, alors que la pochette, aussi ironique soit-elle, ne ravira peut-être pas tout le monde (on s’habitue vite à Richard Minino il faut dire).

Ce premier album des frenchies de Backsight est passé tout près du coup d’état. Des songs puissantes et recherchées, un brin d’originalité dans un style peu représenté, See The Damage frôle l’exploit. Il manque incontestablement le petit plus qui lui donnera toute sa saveur sur le split avec Kids On The Move, mais c’est incontestable, la qualité de cette galette parle d’elle-même. Avec un deuxième album Backsight aurait pu devenir la référence française en matière de hardcore. On ne peut que regretter que le groupe se soit arrêté si tôt.