Rejected Youth + Komptoir Chaos + EXogene @ Soap Box (Nancy)

Date : 1er juillet 2008 par Anarchibald

En ce vendredi 27 juin il était très tentant de filer à Paname où les gars d’Anti-Flag venaient nous rendre une petite visite. Cela dit, leur dernier album ayant plutôt agit comme un sérieux coup dans les burnes, mes ardeurs se trouvaient bien refroidies. Ajoutons à cela une affiche des plus sympathiques sur Nancy pour un prix beaucoup moins prohibitif et il ne faudra finalement pas réfléchir très longtemps pour choisir sa destination, d’autant plus que c’est pour la bonne cause puisque ce concert est organisé en soutien au SCALP (Section Carrément Anti Le Pen) de Nancy.

A l’origine, la soirée devait mettre à l’honneur punks et skins avec les crêteux de Komptoir Chaos suivis pas les red skins de Hors Contrôle, cependant on savait depuis quelque temps déjà que le trio de Monceaux-les-Mines ne serait pas présent, au profit des street-punkers allemands de Rejected Youth, le tout accompagné en première partie par le métal-punk d’EXogène.
Après un départ retardé selon les calculs délivrés par les sciences les plus obscures, je débarque vers 21h30 au Soap Box dans une salle… quasi-vide ! Et là c’est encore pire que tout : une demi-douzaine de personnes à l’intérieur, trois dehors, un nombre à revoir à la baisse si l’on excepte les gens de l’asso, ceux du merch et le proprio du bar. A croire que tout le monde a préféré privilégier l’autre grand événement de la scène punk nancéenne se déroulant ce soir : l’anniversaire de Braddy, le désormais ex-batteur d’Exit Wounds. Du coup je vois se profiler à l’horizon la demi-heure d’attente minimum avant de pouvoir engager le combat. Et bien même pas ! Ainsi cinq minutes plus tard EXogene prend place sur scène.

Ce groupe possède un line-up des plus réduits puisqu’il n’est constitué que de 2 membres seulement : un chanteur/guitariste et une claviériste en charge… de tout le reste ! (vive les boites à rythmes). Autre particularité de ce groupe : le décor. En effet, outre la présence de deux gyrophares verts ainsi que d’une guirlande lumineuse grimpant sournoisement sur la jambe droite du guitariste, c’est la présence d’un écran derrière la scène qui nous marquera le plus. Sur ce dernier sont projetée diverses images à la façon « diapos de vacances » sauf qu’au lieu de voir tonton Robert avec son cornet de glace sur la plage, on a droit à des scènes d’émeutes, de pollutions ou toutes autres réjouissances de ce type, le tout variant en fonction du thème des chansons (ici les OGM, là les nano-machines…). C’est plutôt bien pensé et bien foutu et cela ajoute un petit plus à l’ensemble tout en permettant d’appuyer les paroles, qui malgré leur aspect grave et rauque (et oui dans métal-punk, il y a métal) sont tout à fait audibles et compréhensibles puisque chantées en français. Une musique principalement métal donc (le côté punk, bien que présent, occupe plus majoritairement les propos) servie par un chanteur à la voix taillée pour et qui n’hésite pas à forcer sur son organe que ce soit durant l’exécution de ses morceaux ou tout simplement pendant les cours intermèdes où il s’évertuera, souvent avec peine, à faire réagir le public. L’effectif de ce dernier sera d’ailleurs en constante variation puisque si l’on n’atteint même pas la dizaine pour commencer (ce qui permettra par ailleurs de constater une loi indéniable voulant que moins il y a de gens présent dans une salle, plus les spectateurs s’éloignent de la scène), on comptera plusieurs entrées au milieu du set mais également un certain nombre de sorties.

Premier changement qui rime pour moi avec ravitaillement et changement d’ambiance avec l’arrivée de Komptoir Chaos. La salle est déjà plus remplie et les rangs plus serrés pour accueillir le trio qui, à n’en pas douter, compte beaucoup de fans en ces lieux. On commence avec un petit problème de sono et un larsen à vous péter les oreilles, pour ensuite déboucher sur le premier titre et là premier constat : les voix sont trop faibles. Malgré une petite correction de ce côté, ce petit problème ne sera pas entièrement corrigé (sans doute à cause du souci de larsen précédemment évoqué). Du coup c’est foutrement dommage car on a l’impression d’être branché en stéréo mais de ne posséder qu’un seul écouteur pour n’avoir ainsi qu’une moitié de la prestation. Un aspect d’autant plus frustrant qu’instrumentalement parlant ça envoie plutôt bien.
Ainsi mis à part sur les chœurs où le chant sera le plus audible, il faudra connaitre les paroles pour réussir à distinguer correctement les voix, chose confirmée lorsque le groupe enverra « Pas La Pour Plaire » suivie plus tard par « Enfer Fécal », deux titres issus de leur split avec les skins de Hors Contrôle. Heureusement la plupart des personnes présentent n’en sont pas à leur premier concert de Komptoir Chaos et semble ainsi moins gênées par ce petit ennui technique.
Comme lors de leur dernière prestation au Soap Box en décembre dernier, c’est poings levés sur « Squatt Fermé » que le set s’achèvera… ou pas ! Car le batteur prendra de vitesse ses deux compères pour faire durer un peu plus le plaisir. Et cela ne s’arrêtera pas là puisque le public prendra ensuite le relai pour demander un rappel durant lequel le groupe répondra à l’appel d’une daronne passablement alcoolisée voulant réentendre « Pas Là Pour Plaire ».

Dernier changement de la soirée et Rejected Youth débarque devant un public… absent. En effet la plupart des spectateurs doivent encore être en train de s’enfiler quelques binouzes à l’extérieur quand le combo entamera son set. Parlant quelques mots de français, le bassiste entamera la conversation en parlant notamment de la coupe d’Europe dans laquelle il prévoit la défaite de son équipe nationale par 2 à 0 face à l’Espagne, ce qui ne sera pas sans réjouir notre amie bourrée encore postée au premier rang.
Les deux premiers titres passent et l’on se rend malheureusement compte que les retours sur les voix sont encore trop faibles, même si en fin de soirée ce problème sera totalement oublié. Entre temps, attirés par la musique, les punks ont repris leur place et la salle fera déjà bien meilleure figure lorsque le groupe entamera « Out Of Control ». Bien entendu les gars viennent défendre leur dernier album et on aura ainsi droit aux morceaux de choix avec « Hunger For The Whole » ou encore « Freedom Is The Goal » dont les chœurs seront largement supportés par les spectateurs. Ca commencera à pogoter légèrement sur « Nine Eleven » mais il faudra attendre des titres tels que l’inédit « Champagne For The Poor » ou encore « Refuse/Resist », également tiré du dernier album, pour que le pit commence à se déchainer et d’ailleurs ne plus s’arrêter jusqu’à la fin du concert. Loin d’être muet celui-ci ferra également jouer ses cordes vocales sur « No Police State Coalition », accompagnant les « Fuck Police ! » d’un majeur tendu vers le ciel ou bien à l’anglaise en y ajoutant l’index. Quelques titres plus tard, dont une dédicace au Soap Box avec « Destination Desert Island », et voilà que le groupe annonce son dernier titre. Déjà ? Et oui cela ne fait que 35 minutes que le groupe est sur scène et l’horloge tourne foutrement vite. C’est « Antifascista », titre encore plus indispensable en cette occasion, qui vient achever de mettre le feu. Et comme le public est loin d’être fatigué Rejected Youth ne quittera finalement pas la scène pour livrer un petit rappel de 3 titres qui s’achèvera par la toute aussi indispensable « Himno Trinchera » et ses « No Pasaran ! ». Un deuxième rappel d’un titre pour finir en beauté et ce coup-ci on remballe le matos.

Passage au merch avant de quitter les lieux afin de me procurer le dernier album de nos cousins germains histoire de compléter la disco et retour au centre-ville.
Bonne soirée au final, même si l’on regrettera encore une fois les petits soucis de sono sur le chant qui ont vraiment handicapés le set de Komptoir Chaos, cela dit bien que ce point soit dommageable, il en aurait fallu plus pour gâcher la soirée. Une fois de plus, preuve est faite qu’il n’est pas toujours nécessaire de dépenser des milles et des cents pour trouver un bon concert : on a bien souvent ça au coin de la rue et en plus il n’y a pas eu une goutte de pluie ce soir !



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