Ignite - A Place Called Home

Contexte :

La popularité d’Ignite a largement augmenté en 1996 grâce au split réalisé avec Good Riddance, puis avec leur deuxième album, "Past Our Means". Fort de cette reconnaissance, le groupe californien fait appel à Cameron Webb (Social Distortion) pour son troisième effort intitulé "A Place Called Home". Un LP qui sortira sur TVT Records, l’un des plus gros labels indépendants américains.

Chronique :

On aurait tendance à l’oublier, mais Ignite existait déjà avant le génial "Our Darkest Days". Certes, avec quatre albums en quinze ans, les Américains ne sont pas des plus prolifiques et laissent leurs fans orphelins pendant de longues années entre chaque opus. Cependant, le groupe n’est pas arrivé là où il en est aujourd’hui par hasard. Et "A Place Called Home" le prouve bien.

La voix de Zoli Teglas est toujours aussi impressionnante, et ce dès les premières notes du premier morceau, « Who sold out now ? ». Les vocalises du musculeux chanteur tournent à la démonstration tellement le garçon est doué, que ce soit sur les titres au tempo élevé ou ceux plus ralentis. Bien sûr, ce talent vocal, gros point fort d’Ignite, est particulièrement bien mis en avant. Que dire de plus sur ce frontman hors pair ? Si ce n’est qu’il donne toute sa singularité à la formation.
Mais l’attrait pour ce groupe ne réside pas uniquement dans son chanteur. En effet, les compositions transpirent de bonnes mélodies, énergiques et entraînantes, de breaks beaucoup plus hardcore et de chœurs puissants soulignant à la perfection le chant de Zoli. Le quatuor n’hésite également pas à diminuer un peu le rythme sur quelques titres, notamment sur « Burned up », « A placed called home » ou encore « Pieter », afin, sans doute, de casser une éventuelle monotonie sur l’ensemble de la galette.
On préfèrera tout de même les chansons les plus furieuses et plus rapides, telles les tonitruantes « Who sold out now ? » et « Fill in the blanks » qui débutent l’album sur les chapeux de roues, l’ultra speed « Hands on stance », ou encore la géniale et tubesque « Run ». Notons aussi en fin d’album la reprise de « A place called home » en hongrois, langue maternelle de Zoli Teglas. A noter aussi que la version européenne de la galette se verra agrémentée de deux titres bonus, "Old" et la célèbre reprise de U2, "Sunday, Bloody Sundy".

Le petit point faible de cet opus est sans doute le son. Pas qu’il soit mauvais, loin de là, mais la production d’ "Our Darkest Days" est tout de même nettement un cran au-dessus. Ici, le son paraît légèrement plus lisse et moins puissant. La seule guitare de cet album, contre deux sur le suivant, renforce également cette impression. A contrario, la musique semble plus brute et ceux n’appréciant pas trop le côté “grosse production” du dernier effort en date des Californiens ne seront pas déçus.

Malgré ces quelques petits défauts, les treize titres d’ "A Place Called Home" s’enchaînent parfaitement et sans temps morts. Un très bon album de hardcore mélo alliant avec subtilité rapidité, rage et mélodies. Le tout appuyé par des textes intelligents écrits par un groupe défendant la cause animale, l’écologie et soutenant plusieurs ONG dont Médecins Sans Frontières...