SUPPORT YOUR SEINE IV (The Loved Ones + The Flatliners + Not Available + JetSex + Cooper + Every Second Week + Ciprine) @ Le Batofar (Paris)

Gros week-end de punk-rock pour la pentecôte. Nombreux sont ceux qui à peine revenus du Groezrock viennent voir les mêmes groupes mais dans une ambiance plus intimiste. Il fait super beau, toutes les conditions sont réunies pour passer un dimanche absolument parfait. Tant pis pour Besancenot chez Drucker, direction le Batofar.

Le temps de trouver des Loved Ones ni très frais ni très funs pour une interview, et Ciprine prend possession de la scène dans la cale du bateau rouge. La foule est dispersée et pas très conséquente, tout le monde n’est pas arrivé et d’autres restent à se faire dorer la moule. J’avais quelques craintes à propos de Ciprine avec un membre de Darkness Babyliss dedans, mais en fait c’est très rock’n’roll, ça joue bien et ça chante mieux qu’à la nouvelle Star, genre Brody Dalle en français. Par contre on comprend pas tout des paroles, mais avec Ciprine ça doit couler de source...

Rapide changement de matos et Every Second Week claque son hardcore un brin mélo. Ca envoie bien, le batteur martèle ses fûts et le chanteur crache ses tripes en gesticulant bizarrement des fois dans son short home made. En plus il fait plein de vannes, mais niveau ambiance c’est pas encore la grosse folie même si ça commence à se remplir. Les zicos sont appliqués, peut-être même un peu trop puisque le gratteux et le bassiste sont aussi fixés à leurs manches que des actrices pornos. Enfin bien cool. Petit tour par le bar pour apprendre que la pinte est au prix honteux de 8 euros et le demi à 5. Mais que fait Julien Courbet ?

A cause d’une pause ravitaillement, je loupe le début de Cooper. Des bons titre pop/punk avec un côté très rock’n’roll qui font remuer les têtes mais pas beaucoup plus, dommage. En tout cas le groupe a la banane et envoie "The Key" ou "Let’s Kill Every Single One Of Them", parmi les titres les plus marquants. Mieux qu’au Rocher quelques semaines auparavant, grâce à un son tout à fait convenable, c’est assez rare au Batofar pour le souligner. En revanche, les jeux de lumières eux sont toujours aussi épileptiques. Le chanteur de Cooper avec son chapeau et son t-shirt Elvis le fera même discrètement remarquer à l’ingé-light en demandant si il était possible d’avoir un peu de lumière pour voir sa set-list, pourtant à un mètre de lui...

Commence alors la course aux Flatliners. Les jeunes canadiens sont arrivés en retard, du coup je décide de les choper pour l’interview pendant JetSex. Ils étaient dehors ils ne le sont plus, ils étaient backstage ils ne le sont plus, à part l’un d’eux au téléphone avec sa mère. Apparemment les autres mangeaient et sont partis chercher des fourchettes. Ça durera bien une demi-heure, donc je décide de retourner en bas voir la fin de JetSex, qui joue devant un public enfin réveillé. Le micro est tendu au premier rang qui reprend les refrains, chante, danse, ça y est la soirée est lancée ! Ca transpire à grosses gouttes et les nouvelles chansons promettent un nouvel album du genre cool. Le set fini je décide de retourner voir le petit canadien toujours au tel avec sa mère (ça doit faire 45 min). L’interview prend du temps et je loupe donc quasiment tout le set de Not Available, dommage car le peu entrevu et surtout entendu le faisait vraiment très bien ! D’ailleurs les avis d’après concert sont plus que positifs à leur encontre.

Ca fait du bien de reprendre un peu l’air avant de voir la co-tête d’affiche de la soirée. Car The Flatliners intrigue, et ils vont vite prouver que leur réputation est plus que méritée. La nouvelle pépite de Fat Wreck envoie ses compos avec une fougue mais aussi une décontraction assez impressionnantes. Les titres plus punk-rock de "The Great Awake" chevauchent ceux plus ska de "Deastroy To Create". On pense fort aux Suicide Machines, des fois aux Lawrence Arms, des fois à Choking Victim... Les parties de ska sans cuivre font danser les gens, comme sur "This Respirator", tandis que "Eulogy" déclenche des pogos de costauds. Beaucoup réclament "Do or Die". Alors quand le chanteur au physique de teenage movie en t-shirt Batman lance le morceau ça devient de la mini-folie, surtout pour les 3-4 mecs maintenant complètement bourrés. Un super concert qui vient confirmer cette valeur montante du punk-rock. Comme quoi peu importe l’âge, quand on est bon, on est bon.

Petit coup d’oeil à la salle qui n’est remplie qu’aux 3/4. Dommage, surtout pour Bad Bear, l’asso qui a beau monter des affiches de folie perd toujours des sous. Pourtant entre le soleil et la programmation, toutes les conditions étaient réunies... Au tour de The Loved Ones de monter sur scène. Ca joue bien, Dave Hause a décidément une voix superbe, qui donne toute la saveur aux chansons punk FM du désormais quatuor, puisque complété par 2 ex-The Explosion, même si on dirait plutôt que le bassiste sort des Strokes... Les titres de "Keep Your Heart" sont sans surprise les mieux accueillis, avec la ribambelle (joli mot non ?) de tubes potentiels comme "Jane" et ses "allright, allright" que tout le monde chante, ou "100K". "Arsenic" et "Breathe In" ne sont pas en reste. Le chanteur tatoué crie derrière son micro et semble véritablement habité par ses chansons, même des fois trop puisqu’il lui arrive d’oublier de chanter. Malheureusement le soufflet retombe sur certains titres du nouvel album plus pop, à l’exception des petites tueries "Pretty Good Year" et "Sarah’s Game". Le set pourtant court devient quelque peu lassant, le vrai faux rappel ne rattrapant même pas ce sentiment. Dommage, mais c’était cool quand même.

Un très bon dimanche de Pentecôte ensoleillé, avec une flopée de bons groupes et une grosse claque pour les Flatliners. Un grand bravo à l’orga, absolument impeccable. Dommage qu’un tel événement n’attire que si peu de monde... Il ne faut plus s’étonner du boycott de certains groupes pour Paris. La suite du Support Your Seine aura lieu le 28 mai, avec Hogwash, A Whilelm Scream et Uncommonmenfrommars. Espérons que les gens viendront en plus grande masse, et surtout que ce festival aura d’autres éditions.