Ignite + Death Before Dishonor + Burn The 8 Track + Baxter @ Le Ferailleur (Nantes)

Gorilla Biscuits, Bane, Have Heart, Madball... Une petite année après son ouverture, Le Ferrailleur a déjà accueilli bon nombre de pointures. L’affiche qui nous est proposée en ce 27 avril vient donc compléter le tableau de chasse du club nantais avec le passage d’Ignite, Death Before Dishonor et Burn The 8 Track dans le cadre de leur marathon européen qui durera presque deux mois.

Le concert ayant lieu un dimanche, il faut avant toute chose se remettre des excès de la veille (pour certains) avant de s’enquiller les deux heures et demie de route. Et même armé d’un GPS, le trajet sera un brin chaotique. Le temps de manger un morceau et de revoir le plan prévu pour dormir après le concert, on arrive avec une grosse heure de retard au Hangar à Bananes, ancien bâtiment industriel des quais de Loire réhabilité puis divisé en bars (dont Le Ferailleur), restos, salles d’expo et boîtes de nuit branchées.

Le lieu est divisé en deux parties, l’entrée avec son comptoir, le stand de merch, quelques tables ; puis la salle proprement dite d’une capacité d’environ 400 personnes. Les mecs de Baxter qui assuraient la première partie remballent leur matos. Dommage, on aurait bien aimé découvrir sur scène "Black Baccara", leur album fraîchement sorti.

Juste le temps de boire un coup et Burn The 8 Track monte sur scène. Comme en 2007, les canadiens accompagnent Ignite dans leur périple européen. Et pourtant le groupe reste méconnu par chez nous. La preuve, seule une grosse moitié du public est présente, à distance respectable de la scène. Dommage car les quatre distillent un punk-rock vraiment bien foutu, entre passages hardcorisants et incartades mélodiques. En tout cas, le chanteur Derek Kun ne ménage pas sa peine sur scène et incite le public à se rapprocher pour les derniers morceaux. Ils achèvent leur set au bout d’une demie-heure, sous quelques applaudissements polis.

Etant donné que les trois formations utilisent le même matos, le changement de plateau est plutôt rapide. Après une pause bière en terrasse, on refait notre entrée dans la salle qui s’est bien remplie alors que Death Before Dishonor finit son premier morceau. Atmosphère vraiment différente avec les bostoniens et leur bon vieux hardcore qui tache. Les costauds s’en donnent à choeur joie, ça mouline déjà sévèrement dans le pit. Les morceaux se suivent à un train d’enfer avec leurs lots de mosh parts et de breaks mid tempo propices au KDS. Les cinq impressionnent par leur puissance, sensation renforcée par un son ’bulldozer style’ et par Bryan le chanteur et Dave X le guitariste qui occupent une grosse partie de la scène à eux deux. Une trentaine de minutes plus tard, DBD quitte la scène sous les acclamations d’un public connaisseur.

Un bon moment s’écoule avant que l’intro d’"Our Darkest Days" résonne dans Le Ferailleur, précédant l’entrée dans l’arène d’Ignite qui attaque pied au plancher avec un "Bleeding" en version accélérée, suivi de près par "Fear Is Our Tradition", "Who Sold Out Now ?" et "A Place Called Home". Grosse entrée en matière de la part de Zoli Teglas et sa bande, le frontman se déclarant content de se retrouver dans un petit club où il peut voir les visages de tous les spectateurs. Si la voix du chanteur n’est pas toujours parfaite, ce dernier impressionne toujours autant par son charisme. A noter également les grosses prestations du Brett Rasmussen et du guitariste Nik Hill qui se démènent sans compter.

"Our Darkest Days" se taille la part du lion dans la tracklist avec "Let It Burn", "Poverty For All", "My Judgement Day", "Slowdown" ou encore "Know Your History". Quant à "By My Side" et "Man Against Man", ils figureront parmi les quelques vieux morceaux joués ce soir. Les poings se lèvent, les index se dressent (plus nombreux que les appareils photos et autres téléphones portables, c’est à signaler) et les paroles sont reprises en choeur tout au long du set par une grosse partie du public, entièrement acquise à la cause de la formation d’Orange County.

La traditionnelle reprise de "Sunday Bloody Sunday" remporte comme d’habitude un gros succès, tout comme le solo de batterie ( !) de Craig Anderson qui l’a précédé. Petite pause acoustique avec la classieuse "Live For Betters Days", puis "Veteran" vient conclure la prestation.

Malgré la demande du public, il n’y aura pas de rappel, vraiment dommage car 50 minutes ça fait vraiment trop court. C’est donc avec ce sentiment de frustration qu’on quitte les quais de Loire. A charge de revanche, avec un nouvel album sous le bras pour Ignite.