This Is A Standoff + Actionmen + Amiens + We Once Loved @ Mondo Bizarro (Rennes)

Date : 15 avril 2008 par Punkachu

Trois heures de route par monts et par vaux (ah les joies de la ‘voie express’ !) à travers la Bretagne pour rejoindre Rennes entre odeurs d’élevage de volailles industriel et lisier fraîchement épandu ; nous voici pas mécontents de rallier la capitale bretonne. Le kebab qui va bien (faut toujours manger local quand on voyage) et nous voici au Mondo Bizarro, merveilleuse salle dont on n’a jamais été déçu lors de nos précédentes virées. Des centaines de polaroids punaisés des murs au plafond, le nombre de groupes passés par cette salle depuis un paquet d’années est impressionnant. Poutres apparentes (comme le câblage), lumière rouge fixes, décor « les fous du volant en enfer » librement inspiré de l’imagerie de la bande à Dee Dee : ce petit coté à l’arrache sous ses 2 mètres 20 de plafond qui donne au Mondo une ambiance particulière. Pourtant attention, ce n’est pas ici le vulgaire rade de quartier : le son sera très bon tout au long de la soirée et c’est à souligner (bouchons de protection obligatoires cependant !)

We Once Loved débute rapidement à peine le tampon rose apposé sur le poignet à l’entrée (normal c’est une fille qui organise) et notre première bière enquillée. Le groupe est en tournée avec ses compatriotes d’Amiens et a accepté de faire un crochet par Rennes entre une date à Liège et une à Birmingham. « C’est seulement notre deuxième date hors d’Allemagne » annonce Dave le chanteur boule à Z. Un des gratteux est malheureusement souffrant et WOL effectue donc le set avec une seule guitare ce qui ampute largement le groupe de son côté mélodique. Le combo officie en effet dans un style mêlant chant hardcore rageur sans grande variation et compos rapides imprégnées de mélodies. Au final c’est plutôt direct au foie et martelage (batteur au quintal assumé aidant), la faute à la seule guitare présente. Pour autant malgré quelques pains de batterie, le show est très bien assuré notamment par Dave (« le chanteur qui danse à cloche-pied ») qui délivre son message anti-fasciste et positif à une assistance encore en léthargie.

On en vient même à craindre le pire pour l’orga : 10 entrées payantes ça fait pas lourd ! Les premières compos d’Amiens débutent après un rapide changement de plateau. Pour le coup on passe là à un niveau bien supérieur, le groupe est LA découverte du soir avec ses deux chanteurs, son nom de capitale picarde et son punk rock largement teinté d’émotions (école Rise Against, No Trigger, Rentokill etc…). Et il était temps de les découvrir car le groupe à annoncé sa séparation après cette tournée qui s’achève en mai ! Un show carré et puissant dont on aurait bien pris une gorgée de plus. Les quatre se retirent après un « merci à Charlottééé », l’organisatrice du soir venue prêter main forte au chant sur LE morceau plus pop du groupe. Les gens ont commencé à se masser un peu plus, c’est pas la foule des grands soirs non plus mais Actionmen va pouvoir venir foutre le feu devant un public digne de ce nom.

Alors là attention c’est spectacle ! Le quatuor italien, où officie pour cette tournée Simo, le batteur de Standing Still, est là pour mettre l’ambiance et ça va se voir. Toute moustache dehors, Libe enchaîne les facéties et les grimaces, écharpe de mémé nouée sur la tête façon femme de ménage, poses de guitar hero, faux airs de Freddie Mercury du pauvre, le fond de commerce du groupe est ultra efficace avec des compos parfois percutantes d’autres fois un peu noyées sous le superflu : soli, slaps de basse (mention spéciale), breaks improbables, hurlements etc… Le groupe punk mélo aligne la plupart des titres de son dernier album très remarqué « The Game » avec plusieurs moments de bravoure « Boyfriends Habits » qui débute le set, la dansante « Jen S. », « About Me » et « Mr crepes » avec leurs airs funky etc… Sans oublier la fameuse reprise d’« Oh When The Saints » ! Une pure tranche de rigolade pour ce groupe qui a vraiment son style bien à lui et qui derrière ses airs de grand bordel folklorique assure des parties très techniques et un chant toujours nickel. Ils iront loin !

Derrière un tel show la tension retombe évidemment un peu pour This Is A Standoff, tête d’affiche de la soirée, que beaucoup attendent au tournant, dont une bonne partie « à défaut d’avoir pu voir Belvedere à temps »… Cet état de faits le groupe n’y peut pas grand-chose mais force est de constater qu’il lui fait encore du tort. Quelques morceaux de « Be Excited » ont pu contenter les vieux fans mais l’album s’essouffle trop sur la longueur pour faire oublier un « Fast Forward Eats The Tape » par exemple… C’est pourtant un autre groupe, presque un autre style avec moins de soli, plus de consistance pour les guitares, plus d’émotions. Le show sera court (35 minutes) mais le public réceptif dès l’entame de « Better Than All Of Us ».
Graham Churchill est une bête de batteur (assez hallucinante sa frappe de bûcheron canadien), dommage qu’il ait toujours l’air de faire la gueule... Steve Rawles remercie lui, le public de s’être déplacé en semaine, et fait le pitre pour donner le change après le passage des italiens. Sa voix est toujours impressionnante, même mieux assurée qu’à l’époque Belvedere, bien soutenue par Corey Tapp, le bassiste. La quasi intégralité de l’album est jouée dans la bonne humeur sans pourtant déclencher la folie parmi la petite cinquantaine de personnes présentes. LE morceau du groupe, « Silvio », une des deux démos écrites tout de suite après les débuts du groupe (et qui sonne bien plus comme du Belvedere dernière époque), déchainera pourtant la « foule » en toute fin de set (« Falling you dooooown ! »)...
Le rappel est réclamé à grand coup de « one more song ! », Steve s’exécute de bonne grâce, nous gratifie même d’un petit breakdance foireux avant d’inviter Libe d’Actionmen pour livrer une reprise de « Linoleum » de NoFX : énorme !

Au final une super soirée sans faute de goût au programme, sans crevard bourré (c’est rare un concert sans LE relou, il devait être en vacances aussi). Une belle découverte avec Amiens, un gros pied tout de même avec Actionmen et This Is A Standoff, et toujours un plaisir de se taper les 500 bornes A-R pour boire une bière au Mondo Bizarro. Merci à Charlotte pour son initiative et son décolleté généreux !



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