Dropkick Murphys + Against Me ! + Deadly Sins @ Bataclan (Paris)

Date : 8 avril 2008 par Seb-O-Matic

Les Dropkick Murphys, l’invincible armada du punk celtique était de retour en France en ce moi d’avril 2008, avec deux dates. Première escale à Paris, et en grandes pompes s’il-vous-plaît, puisque le Bataclan est sold-out ce soir. Après l’Elysée Montmartre, il est désormais clair que les DKM ont trouvé un large public en France. La queue à l’entrée est conséquente et ressemble à un défilé de la nouvelle collection Lonsdale, quelques crêtes se dressant tout de même au milieu de nombreux crânes rasés...

Fait extraordinaire à Paris : le concert commence pile à l’heure ! Ce qui vaudra un sacré désagrément à beaucoup de monde, comme par exemple le crew PunkFiction, trop occupé à essayer de vider ses bières et qui en arrivant une demi-heure plus tard que l’horaire prévu loupe le set de Deadly Sins et même le début d’Against Me ! ! Super le début de soirée…
Enfin bon maintenant qu’on y est autant apprécier. Les quatre lascars de Gainesville, de retour à Paris pour la 3ème fois en 10 mois achèvent la terrible « White People For Peace ». Du fond de la salle le son n’est pas terrible et la guitare de Tom Gabel prend un peu le dessus. Pour cette deuxième partie de set, priorité est donnée au dernier-né, New Wave, ce que plus d’un déplorera après le concert. On a le droit à la pop « Animal », le single tubesque « Trash Unreal » ou à « Americans Abroad ». L’assemblée reste impassible devant le groupe qui pourtant se démène, mais moins que d’habitude il est vrai. Seul le début de « From Her Lips To God’s Ears » entraîne quelques remous dans la fosse, ainsi que l’épique « Pints Of Guinness Make You Strong », qui étonnamment n’est pas jouée en dernière, avec les DKM en featuring. Ca aurait été dans la thématique du soir pourtant (je devrais me lancer dans la production de spectacles en fait…)

Le temps de lancer la dansante « Stop ! », sur laquelle commence à se trémousser… bah personne, et le groupe finit son set avec « The Ocean », chanson préférée du groupe, certes remplie d’émotion, mais le public des Dropkick ne semble pas trop être fan de la finesse. Du coup le choix des chansons de ce soir n’en aura sans doute pas rallié beaucoup à la cause du Against Me ! ’période major’...

La salle est archi-comble, et arriver jusqu’aux chiottes devient aussi impossible que d’approcher l’entre-cuisses d’Angelina Jolie. La technique c’était en fait d’y aller au début de l’intro des Murphys, un morceau de Sinead O’connor (même que j’ai mangé dans le fast-food où elle était serveuse quand je suis allé passer la Saint-Patrick à Dublin, je raconterai ça à mes petits-enfants à chaque Noël...) qui dure quand même 4 minutes !... Du coup bah les mains commencent à se fatiguer à force de s’entrechoquer pour clamer les « Let’s Go Murphys » de circonstance, comme dans les matchs de hockey. D’ailleurs pisser en faisant le fameux cri de ralliement peut provoquer un changement de direction de jet. Evitez d’avoir un voisin direct d’urinoir…

L’intro enfin passée, le gang de Boston démarre sur les chapeaux de roue avec « Famous For Nothing », qui ouvre également le dernier album, The Meanest Of Times. Derrière le single « The State Of Massachussetts » vient faire bondir un pit désormais parfaitement réveillé et prêt à faire la fête… enfin à se foutre sur la gueule pour certains. « Johnny I Hardly Know You » vient faire chanter à tout le monde le refrain poétique « Guns & drums, and drums & guns, guns and drums & bubble-gum ». A ce rythme-là ça risque d’être dur de suivre la cadence. Le pit est en feu et la chaleur devient étouffante. Les poings se dressent au fur et à mesure que se déclenchent les refrains fédérateurs du groupe. Evidemment le dernier album est largement mis en avant, avec la bagatelle de 11 titres, autrement dit la quasi-intégralité de l’opus. Heureusement pour l’intérêt du show beaucoup d’anciens morceaux viennent aussi se greffer à la set-list, avec les classiques que sont « Caught In A Jar », « Curse Of A Fallen Soul », « Which Side Are You On ? » (énorme) ou surtout « Boys On The Dock » , où tout le monde tape dans ses mains pour garder le rythme en beuglant comme des truies qu’on égorge. La classe.

Définitivement en forme, le groupe est carré et ne semble pas avoir souffert outre mesure du départ du talentueux The Kid, a.k.a Marc Orrel, empereur romain. La mandoline est même du coup plus souvent mise à contribution ce qui n’est pas un mal.
La tension ne retombera que pendant une ballade acoustique qu’Al Barr muscle avec sa grosse voix de méchant de série B, et la jolie « Wild Rover », chanson traditionnelle reprise par le groupe et sur laquelle tout le monde tape des mains, plus ou moins en rythme... D’ailleurs parmi les autres chansons traditionnelles réadaptées par les costauds, on retrouve notamment les ravageuses « Fields Of Athenry » et « Amazing Grace » deux véritables hymnes en puissance.

Les nouveaux titres reviennent en force, avec la terrible « Flanningan ‘s Ball », « God Willing » ou « Tomorrow’s Industry ». Il est décidément étonnant que The Meanest Of Times ait été ainsi privilégié, avec des titres qui ne semblaient pas s’imposer (« Echoes On « A » Street »), au détriment de nombreux titres jugés indispensables par plus d’un fan, comme notamment « Good Rats » et « The Gauntlet ». Dommage, mais le concert reste foutrement bon. Blackout, album charnière du combo, est évidemment bien représenté aussi avec « Worker’s Song », « Black Velvet Band », « The Dirty Glass » sur laquelle vient chanter comme sur l’album la blondinette Stephanie, chanteuse des Deadly Sins accessoirement.
« Kiss Me I’m Shitfaced » vient même remplacer « The Spicy MacHaggis Jig » dans le rôle du "morceau calme sur lequel les filles montent sur scène pour se tenir par les épaules devant un parterre masculin tout d’un coup émoustillé".

Bizarrement on avait entendu jusque-là qu’un seul extrait de l’excellent The Warrior’s Code avec « Captain Kelly’s Kitchen ». Le méfait sera rattrapé sur le rappel, qui commence avec « Shippin’ Up To Boston », le morceau servant de BO au film « The Departed » de Scorcese, et dont le single s’est déjà écoulé à 500 000 exemplaires. La réaction ne se fait pas attendre, les Dropkick Murphys tiennent indiscutablement là leur plus gros tube. On aura même croisé avant le concert un gars avec un t-shirt « Les Infiltrés », en français, ça c’est la grosse classe.
Le rappel fait du bien par où il passe, avec « Shattered », onzième et dernier extrait de The Meanest Of Times, et les grands classiques « Baroom Hero » et « Skinhead on the MTBA », qui vire à l’apocalypse avec l’invasion de la scène par les barbares du public, devant des vigiles au début virulents puis finalement laissant faire devant la déferlante. Les micros sont squattés, et tout ça finit dans un joyeux bordel. Enfin pas vraiment puisque bizarrement le groupe enchaîne avec la beuglante « Citizen CIA », dernier baroud d’honneur d’un set qui aura fait couler beaucoup de sueur. Un show gonflé à bloc, d’environ une heure et quart, où la cohésion groupe/public sautait aux yeux. Un show magique, marque des grands. Au fait, vu le nombre de déçus restés sur le trottoir ce soir, la prochaine fois Dropkick Murphys au Zénith ?



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