Gallows - Orchestra Of Wolves

Contexte :

La première sortie de cet album, le premier pour Gallows, fut pour In At The Deep Records, fin 2006. Mais le succès amena le groupe originaire de Watford à signer un contrat avec l’ami Brett Gurewitz, guitariste de Bad Religion mais surtout (?) boss d’Epitaph, label anciennement réputé pour son punk-rock (Pennywise, Nofx, Boucing Souls, Descendents, et tant d‘autres…). Je dis anciennement car depuis quelques années l’écurie Epitaph est plutôt envahie par les mèches colorées et les cris de douleur… Bref, une réédition d’Orchestra Of Wolves voit donc le jour et fait grand bruit en 2007. Gallows va-t-il permettre à Brett de se réconcilier avec les punk-rockeurs ?

Chronique :

C’est ce que l’on se dit dès les premières minutes de l’album. « Kill The Rythm », titre d’ouverture, fait instantanément battre du pied. On pense rapidement à The Bronx pour le côté rock’n’roll et la voix de Franck, écorchée à souhait. Survient « Come Friendly Bombs » qui nous replonge dans les eighties, un peu comme si un vieil album de Black Flag possédait une bonne prod. Jusque-là Gallows a tout bon. On commence sérieusement à se dire qu’Orchestra Of Wolves va squatter un bon moment dans notre platine cd.
« Abandon Ship », single de l’album, est un vrai tube. « In The Belly Of A Shark » commence avec son riff digne d’un Akimbo en un peu moins déjanté, et chacun de nous abîmera considérablement sa voix en tentant d’imiter Franck. Le groupe joue beaucoup sur les dissonances à la manière d’un The Bronx, bien que le résultat en soit (pour les pistes sus-citées) un brin plus hardcore, ce qui est en partie dû à la voix de Franck plus souvent criée que celle de Matt @ The Bronx.

C’est là, à ce moment où Gallows semble conquérir bon nombre de punk-rockeurs, que le massacre commence. S’essayant à une outro screamo sur « Six Years », ou à une fin sur fond de synthé purement inutile sur « Rolling With The Punches », la bande à Franck devient presque insupportable. Les pistes de chant se superposent entre mélodies mielleuses et cris incessants, la double pédale tente d‘alourdir le tout sans y parvenir et les grattes semblent complètement étouffées par la voix de Franck beaucoup trop mise en avant...
En ce milieu d’album, on pourrait presque arrêter subitement la galette en cours de route pour la jeter par la fenêtre. Fort heureusement, parvenant tant bien que mal à me contenir, je tente de rester attentif.

Heureusement car en fin d’album Gallows parvient à retrouver la fougue du début de rondelle. « Sick Of Feeling Sick » tout comme « Orchestra Of Wolves » (qui donne son nom à l’album) sont vraiment géniales, bien que les lyrics de cette dernière aient tendance à intriguer.
Je m’explique : "I dont want you passing out, I want you sucking my dick… I’m sick of all this long term shit, I just wanna fuck." Ces textes paraissent à première vue relativement sexistes, mais la phrase finale de la chanson paraît prétendre le contraire : "The hardest thing you’ll ever learn is just to love and be loved in return"...

Orchestra Of Wolves contient son lot de tubes et son lot de daubes infâmes, mais n’en est pas moins un album (certes long) à écouter pour ses quelques perles rockin’ hardcore. Avec des idées pas toujours claires, un livret dispensable et une prod peut-être trop bonne pour un album de ce genre, il est difficile au final d’avoir un avis bien défini. En fait il se pourrait que cet album soit ‘à écouter’, rien de plus. Même avec Gallows en tant que ’caution punk-hardcore d’Epitaph Records’, le label ne sort pas la tête de l’eau. Et c’est bien dommage.

NB : pour la France c’est la major Warner qui distribue l’album... mais uniquement en format digital téléchargeable légalement, nouvelle politique de réduction de coûts oblige...

Gallows