Lemuria - Get Better

Contexte :

Quelques mois après la sortie de leur compilation The First Collection, regroupant de nombreux titres enregistrés entre 2005 et 2007, le trio originaire de New-York tourne une bonne partie de l’année, en traversant le monde entier et notamment la France au mois d’Octobre. Motivé par cette escapade et sa récente signature sur Asian Man Records, Lemuria décide de produire son premier véritable album, intitulé Get Better, qui sort début 2008.

Chronique :

Quel plaisir de re-jeter une oreille sur la musique d’un des groupe les plus magiques de la scène Indie/Pop. Pour ceux qui adorent Lemuria, n’ayez crainte, Get Better reste dans la lignée de leurs précédents bijoux, sans décevoir. Des moments calmes viennent s’ajouter aux passages plus tumultueux, teintés de mélodies catchy qui redonneraient le sourire à Ian Curtis. Beaucoup seront rebutés par la vague de bonne humeur qui émane de l’album, mais les compositions plairont sûrement aux fans de Husker Dü et Lemonheads. Quand on évoque le terme Indie/Power Pop/Punk, il ne faut pas s’attendre aux dérives à la Motion City Soundtrack mais plutôt à un son pouvant rappeler quelques groupes rock des années 90 (Smashing Pumpkins par exemple) inspirés par des éléments post/punk à la Jawbreaker, pimentés de légères touches propre au Velvet Underground.

Le groupe reprend donc la même recette que sur The First Collection, alternant des mélodies légèrement « bubble-gum », à des passages un peu plus énervés (les excellentes « Get Some Sleep » et « Mechanical »). La batterie soutient tendrement les riffs simples et efficaces de Sheena Ozzella, sans beaucoup accélérer la cadence, sauf rares exceptions (« Dogs » à l’introduction très rythmée). Les structures donnent lieu à des moments magnifiques, pleins d’intensité. Les musiciens jouent sans en faire trop et excellent dans l’art de créer une atmosphère faussement naïve. Chaque morceau a le droit à sa propre ambiance. Le trio arrivent à nous faire ressentir différents degrés d’émotions, et on passe facilement de moments presque mélancoliques, souvent basés sur deux ou trois notes, à une nappe d’énergie positive (le break de « Mechanical » en est le parfait exemple).
A l’image des groupes qui ne se prennent pas la tête, autant au niveau musical que de l’ambiance (cette bonne humeur constante), ils arrivent à enchaîner les tubes, cela dès l’ouverture avec « Pants », qui débute sur un riff entraînant et doté d’une envolée mélodique à la voix tellement catchy qu’elle en devient envoutante.

Au long de ses douze titres, Sheena Ozzella nous embarque vocalement sur un petit nuage. Là encore, la simplicité joue son rôle avec talent et elle offre des passages tellement bien envoyés et pop que cela en devient magique, faisant oublier les paroles peu inspirées. Certaines mauvaises langues trouveront des intonations de voix proches d’Avril Lavigne (frontwoman du groupe Crust/Punk du même nom)...
On peut cependant regretter la mise en retrait du bassiste Jason Draper, beaucoup plus présent vocalement sur les précédentes galettes, qui donnait un côté Joy Division à quelques chansons. Ici, il apparaît surtout en tant que « backing vocal ». Dommage tant les quelques instants où il chante sont merveilleux (« Wardrobe »).

Lemuria nous offre un des plus beaux albums de ce début d’année. Get Better les élève définitivement au rang de groupe incontournable de la scène Indie. A posséder.