Dirty Fonzy - Here We Go Again

Contexte :

Ils auront pris le temps mais revoilà les punkers Albigeois dans les bacs avec Here We Go Again, second opus signé Dirty Fonzy. Mais oh mon Dieu ! Que font toutes ces rayures rouges et noires sur la pochette ? Auraient-ils succombé à l’immonde mode emo, lu trop de Stendhal ou chopé une Jeanne Massite aigüe ? (une maladie très rare mais ô combien cruelle)

Chronique :

Que nenni mamie (qui nous lit souvent). Dès les premières secondes de « I Try » les amplis sont dans le rouge… arf on s’en sort pas des couleurs. Un petit riff dans les aigus, des grosses voix à l’accent anglais plus qu’approximatif mais qui sent bon le vécu (alcoolisé s’entend), un refrain à reprendre en chœur en levant son verre sans renverser une goutte : les Dirty Fonzy sont bel et bien de retour, avec une énorme patate, et une production « à la ricaine ».

Toujours très proches de sonorités rancidiennes, ils déclinent leurs influences de chaque période du groupe, en ajoutant quelques éléments plus inattendus. Ainsi « The Voice Of Anger » part comme s’il sortait tout droit du terrible Rancid V, avant de se voir greffer des chœurs Offspringiens sur les refrains. Un mélange qui au final rend le morceau instantanément efficace.
Tous les refrains semblent avoir été particulièrement étudiés pour être retenus dès la première écoute et rester accrochés le plus longtemps possible au fond de notre ciboulot. En attestent le très efficace « Dirty Donzy », ou le catchy « Radio N°1 ».

Le titre qui donne son nom à l’album - « Here We Go Again » donc pour ceux qui ne suivraient pas - est tout simplement LE tube de l’album. Imaginez Rancid qui prendrait Sum41 en levrette, et vous ne serez pas loin du résultat. Du gimmick au refrain, en passant par le couplet, tout est impeccable pendant ces quelques minutes de haute volée, qui figureraient aisément au sommet des charts des radios punk françaises…

Quelques passages dub viennent s’intercaler au milieu de tout ça, avec « Loaded Guns » et « Bad Boy », qui sont d’ailleurs placés symétriquement sur la galette, comme s’ils avaient été placés à intervalles réguliers de manière judicieuse pour faire retomber la pression.
On se retrouve dans un far-west alcoolisé le temps de l’intro de « Back In Town », qui repart derrière à fond les ballons avec un nouveau refrain mémorable, même si les paroles « Bring out your friends and a six-pack » font petits joueurs. Qu’est-ce qu’on fait avec un pack de six sans déconner, c’est ce qu’on boit à l’école primaire ça ! Maintenant il y a les packs de 26, y a même les fûts qui s’achètent directement, mais ça mousse à mort faut faire gaffe. L’idéal c’est d’acheter la machine à pression mais ça coûte grave cher… Heu ouais j’en étais où ?...

La fin de l’album reste bien cool même si elle n’atteint pas les pics de tubes de l’entame. On note le titre « Pigz Will Die », dédié à la police et qui du coup dans le propos fait très Leftöver Crack, dans la musique un peu moins ; et surtout le morceau de clôture qui vient finir en beauté ce feu d’artifices rouge et noir. « Million Miles Away », aux couleurs très Dropkick Murphysiennes (on retrouve même « a world full of hate » dans les paroles, comme sur un titre des DKM), qui part en petite ballade pour finir en grosse fiesta dans la piscine du voisin.

Un retour bicolore en force pour les Dirty Fonzy, avec des chansons plus abouties, très efficaces et qui devraient rallier bien des foules à leur cause, surtout lorsque l’on connaît leur propension à retourner les salles dans lesquelles ils passent. See ya in da pit !