Three Feet Cats - Heed The Swarm

Contexte :

En 2004, Three Feet Cats sortait son premier album "Formating Rising Generations", accueilli par la presse de la meilleure façon qui soit. Ska-punk, punk-hardcore, jazz, personne ne pouvait décrire en quelques mots ce que faisait vraiment le groupe, mais une chose était sûre, il avait marqué les esprits. Et c’est fin 2007 que les chats à trois pattes sont de retour, avec un line-up enfin stabilisé, une prod made in NSR, et ce toujours pour l’excellent label suisse GPS Prod.

Chronique :

Ce deuxième album des frenchies de Three Feet Cats démarre par "Preliminaries 2 (in 3 movements)", titre uniquement instrumental et qui a le mérite d’intriguer l’auditeur. Par l’intermédiaire de cette première piste le groupe annonce la couleur : cet album ne sera pas un objet exclusivement punk-rock. Ceux qui ont connu la bande lors de son premier essai "Formating Rising Generations" (en 2004) avaient déjà remarqué que Three Feet Cats était un groupe à part, se plaisant à mélanger des influences diverses allant du métal au ska en passant par le reggae et bien heureusement le punk-rock. Même chose donc pour ce "Heed The Swarm", mais à un degré bien supérieur.

La galette poursuit son petit chemin pendant que vous vous demandez si cet album va vous plaire et ce n’est qu’après plusieures écoutes que vous commencerez à vous dire : "Putain mais ça claque !". Que ce soit le titre "Childhood Romance" qui débute par un riff on ne peut plus reggae avec une fin skacore, ou "Mr Robotman" qui met merveilleusement en valeur trombone et saxophone (je ne dirai pas "les cuivres" puisqu’un saxophone fait partie de la famille des bois, mais quelle culture allez vous me dire !), l’ensemble part dans tous les sens sans pour autant que Three Feet Cats perde son identité en route. On remarquera la superbe "Black Jack", song hip-hop où un invité pose ses textes, et où le groupe arrive malgré tout à incorporer trombone et sax, les rendant par la même indispensables à l’énergie du morceau. "Future is now" montre à tout le monde que le groupe peut encore faire du punk-rock à tendance hardcore et offre une débauche d’énergie extrémement puissante, avant que la galette ne se termine par "Last words can’t always be choose", tune acoustique où Yoran prouvera à quiconque en doute qu’il maîtrise parfaitement sa voix.

Au niveau de la production, et bien on peut dire que c’est du très bon boulot. Du très très bon boulot même ! En ces temps où le Loko Studio semble rafler tous les groupes punk-rock français (à juste titre cela dit), Mister Laurent Nafissi du NSR Studio offre aux chats à trois pattes un son quasiment parfait, incorporant de temps à autre des samples ("Black Jack") ou des parties de violons ("Preliminaries 2 (in 3 movements)", "Childhood Romance", "Black Jack") et se plaisant à mettre en valeur chaque instrument du combo, allégeant certaines parties, en alourdissant d’autres. Il mérite bien mon chapeau bas. Et pour l’artwork c’est une nouvelle fois Clément, le saxophoniste, qui s’y est collé, offrant pour cette galette un graphisme bien sombre, peut-être imaginé à la suite d’une nuit entière à regarder le film Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock.

Alors si on dresse le bilan : "Heed The Swarm" c’est un peu comme le premier album mais en plus abouti, plus professionnel, plus réfléchi, mais au final peut-être un peu moins spontané et punk-rock que "Formating Rising Generations". Quoi qu’il en soit, si vous n’êtes pas allergique à tout autre style musical que le punk ou le hardcore je vous conseille franchement de foncer tête baissée, et pour les autres, vous risquez vraiment de rater quelque chose. Mais ce n’est que mon avis...