Goldfinger - Open Your Eyes

Date de publication : 6 janvier 2008 par Anarchibald

Contexte :

Depuis 1999 Goldfinger semblait être infatigable, tenant durant 4 années un rythme d’une production par an. La dernière née de ce marathon, s’annonçait pourtant dans le contexte houleux d’un doublé changement de label / changement de guitariste. Pas de quoi effrayer le groupe pour autant, alors ouvrez bien les yeux et surtout les oreilles !

Chronique :

Goldfinger, un groupe que je n’aurais sûrement jamais écouté si je n’étais pas tombé sur « Spokesman » en pleine partie de Tony Hawk 4. Vous l’aurez donc compris, c’est par la suite avec cet album que j’ai découvert le groupe. De plus n’ayant pas (encore) cherché plus loin dans leur discographie je ne pourrais donc pas vous donner un avis quelconque sur les divergences sonores existant entre cet album et les premières heures de gloire du groupe. Voilà qui est dit !

Pour autant on n’en est pas encore a la déception de Disconnected Notice et sa pop pas toujours punk (du moins de ce que j’en ai entendu). Ainsi si l’on délaisse le côté ska c’est ici pour mieux sauter sur la rampe du skatecore ! On commencera alors par en prendre plein la gueule avec « Going Home » qui donne tout de suite l’envie d’attraper sa planche. Même constat pour « Spokesman », incontestablement LA tune de l’album qui ravira les skateurs de tout poil. On calmera un peu le rythme ensuite avec « Open Your Eyes », hormis sur les « Wake up ! Wake up ! » du refrain qui vous tireront la tête du lit... ou d’ailleurs.

La décélération se poursuivra et on sentira une transition avec « Decision » ainsi que « Dad », où l’intro semble presque chuchotée avant que le morceau reprenne du poil de la bête. Par la suite, il est vrai que l’ensemble deviendra beaucoup plus calme avec des titres tels que « Tell Me » ou bien « January », qui n’en restent pas moins de très bons morceaux. De plus cet effet « ralentisseur » sera toujours compensé soit par un morceau plus punchy comme « Happy » qui redonnera un bon coup de fouet, soit par une accélération soudaine en fin de piste (« Spank Bank », « Youth »), quand ce ne sera pas par un sprint digne de Short Music For Short People (« Liar »), ou encore tout simplement un petit pétage de plomb largement imbibé d’humour avec la parodie métal « Woodchuck » et ses paroles qui reviendraient en français à gueuler à s’en cramer la gorge « les chaussettes de l’archiduchesse sont-elles sèches ? » : à se tordre de rire.

Vous l’aurez donc compris, Open Your Eyes c’est un peu comme un surfer sur sa vague ou un skateur sur sa rampe : l’adrénaline est à son maximum dans les airs ou au sommet de la vague, puis le jeu se calme un peu lorsqu’il faut redescendre avant de repartir de plus belle. Deux phases qui, comme dans ces deux exemples, se complètent et restent indissociables l’une de l’autre, ainsi cet album révèlera toute ses qualités lors d’une écoute complète.

On finira le cd par une version allemande de « Spokesman », enfin sur le refrain seulement car pour le reste la chanson ne diffère pas de l’originale, cela dit le résultat est plutôt sympa. On enchainera ensuite sur « 99 Red Ballons » déjà présente sur l’album Stomping Ground, pour finir le skeud sur une touche humoristique avec tout d’abord une série de blagues téléphoniques, suivies de prêt par l’acoustique « Wayne Gretzky », sorte de déclaration d’amour au joueur de hockey canadien dont les paroles valent leur pesant de cacahuètes.

Une conclusion qui pourrait laisser penser que l’album fait dans le punk fun et un peu débile (qui a fait entre autres la gloire de Blink 182), mais bien pas exactement. En effet, un petit coup d’œil au livret nous permettra de découvrir un discours végétarien où John Feldman et les autres nous exposent une partie des mauvais traitements adressés aux animaux élevés pour l’abattage, ainsi qu’une série de chiffres et d’affirmations chocs du type : « nombre d’hommes mourant de faim dans le monde cette année : 60 millions / nombre de gens pouvant être convenablement nourris par le grain économisé si les américains réduisaient leur consommation de viande de 10% : 60 millions ». On retrouvera d’ailleurs (entre autres) l’idéologie vegan dans le clip d’« Open Your Eyes » (mais non présente sur ce cd). Et comme les images sont parfois plus parlantes qu’un long discours, une vidéo montrant les conditions de vie (et de mort) des animaux d’élevage est disponible sur le cd. Ceux qui ont l’estomac fragile se rabattront plutôt sur les diverses photos et vidéos montrant les délires parfois très infantiles du groupe ou encore le clip de « Spokesman ».

Un étrange cocktail qui démontre que même en conservant ses airs pipi/caca, le skatecore sait se faire sérieux.



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BIOGRAPHIE DU GROUPE


Goldfinger


Note : 16,5 / 20

Année : 2002

Durée : 45 minutes

Label : Mojo Records

Du Son : SOUND

Tracklist :

01. Going Home
02. Spokesman
03. Open Your Eyes
04. Decision
05. Dad
06. Tell Me
07. Liar
08. January
09. Happy
10. Woodchuck
11. It's Your Life
12. Spank Bank
13. Youth
14. Radio
15. FTN
16. Spokesman (Germish Version) (Bonus Track)
17. 99 Red Balloons (Bonus Track)
18. Phone Calls (Hidden Track)
19. Wayne Gretzky (Hidden Track)