Lagwagon - Hoss

Date de publication : 5 janvier 2008 par Will

Contexte :

Un album marqué par l’histoire, voilà ce qui résume "Hoss". Ce troisième album de Lagwagon (après "Duh" paru en 1992 et "Trashed" en 1994) est symbolique, et pour cause, il est le dernier avec le regretté Derrick Plourde derrière les fûts. L’histoire qui suit, tout le monde la connait (son suicide en pleine préparation du troisième album de Bad Astronaut). Alors forcément, on n’écoute plus "Hoss" de la même manière qu’il y a quelques années.

Chronique :

Séchez vos larmes et venons-en maintenant à cette chronique. Cet album fut un vrai palier pour le groupe. En effet, les changements de batteur (Dave Raun à la place de Derrick Plourde) et de guitariste (Ken Stringfellow à la place de Shawn) emmèneront Lagwagon vers un chemin incontestablement plus mélodique à la suite de cette galette, plus empreinte d’émotion et plus précisément de tristesse (le génial "Let’s Talk About Feelings", ouahh j’en pleure encore). Ici, les breaks saccadés sont légion (« Move The Car », « Black Eyes ») et les mélodies de chant se révèlent plus franches et directes, voire plus simplistes que par la suite (« Name Dropping »). L’ensemble des titres est donc dans la lignée de "Trashed" et par la même occasion du même niveau bien que cet album soit souvent resté dans l’ombre au profit de son prédécesseur.

"Hoss" contient une bonne partie des morceaux les plus réclamés en live, comme « Violins », « Bombs Away » ou « Razor Burn », ces titres étant les plus énergiques du répertoire du groupe. Mais ne vous y méprenez pas, les mélodies et le chant, que seul Joey Cape peut offrir, sont bien présents, sinon ça ne serait pas Lagwagon ! Et que dire du jeu si excellent (et pas banal) de Jesse à la quatre cordes ? Pour en témoigner écoutez l’intro bien groovy de « Move The Car » ! Bien sûr il y a aussi la dernière prestation de Derrick derrière les fûts de Lagwagon, et même si aujourd’hui il se prendrait une taule par quelques autres monstres à cinq bras (Keith de Bigwig par exemple) il ne faut pas oublier qu’il a tout simplement été l’un des plus grands précurseurs du jeu de batterie punk-rock mélodique (Daff des Uncommonmenfrommars disait dans une interview que son jeu était au départ totalement copié-collé sur celui de Derrick et des débuts de Lagwagon).

Au niveau des textes le groupe n’a jamais été un fin politicien bien que certains morceaux ne paraissent pas si stupides que ça. Exemple avec « Kids Don’t Like To Share » qui me parait bien s’opposer assez franchement aux religions si je ne m’abuse (And now you’re searching for that new messiah, it’s your greatest passion, it’s the latest fashion). Pas si abruti que çà le Joey !

Pas le meilleur Lagwagon à mon goût (qui reste encore à ce jour Let’s Talk About Feelings) mais l’une des fabuleuses pierres qui ont construit le monument qu’est le groupe aujourd’hui. Avec une pochette aussi hideuse que pas mal des autres albums de la bande à Joey, Hoss est pourtant (et évidemment j’ai envie de dire) un album à posséder lorsqu’on aime le style représenté, et qui a, par son lot de tubes et sa valeur symbolique, une grande importance dans la discographie du combo de Santa Barbara.



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BIOGRAPHIE DU GROUPE


Lagwagon


Note : 18 / 20

Année : 1995

Durée : 39 minutes

Label : Fat Wreck Chords

Du Son : SOUND

Tracklist :

01. Kids Don’t Like To Share
02. Violins
03. Name Dropping
04. Bombs Away
05. Move The Car
06. Sleep
07. Sick
08. Rifle
09. Weak
10. Black Eyes
11. Bro Dependent
12. Razor Burn
13. Shaving Your Head
14.Ride The Snake