Interview avec Exit Wounds

Date de publication : 3 décembre 2007
Après avoir fêté dignement la sortie de leur nouvel et premier EP, "Like A Rolling Thunder" et tandis que l’Alhambra se désemplit (sans pour autant se vider), je me dirige vers le cagibi faisant office de backstage en compagnie des gars d’Exit Wounds afin d’entamer une interview interrompue ponctuellement par les allers et venues des membres de True Believers ou d’Escarres venant reprendre leurs affaires et leur matos.

Tout d’abord content du concert de ce soir ?

  • Braddy (batterie) : Moi je me suis bien amusé
  • Ben (guitare/chœurs) : Conditions café donc c’est toujours un peu chaud mais c’était bien, le public a bougé ça fait plaisir.
  • Schenké (guitare/choeurs) : Et puis c’est notre premier concert depuis longtemps.
  • Ben : C’est le premier concert en France tous ensemble depuis avril et puis on est content puisque ça nous a permis de voir des potes de Nancy que l’on retrouve à chaque concert.

Pouvez-vous présenter rapidement le groupe pour vos futurs fans ?

  • Djool (chant) : Nous avons commencé en l’an 2002 sous le nom d’Happy Shoesfeet Head. Nous avons fait divers changement de line-up. On a sorti une démo en 2003, une autre en 2005 et là si je résume très vite on sort le premier EP 7 titres avec un son qui arrache sa maman. Et... Qu’est ce qu’on a fait d’autre ?
  • Braddy : On a tourné à l’étranger cet été, à travers plein de pays rigolos, l’Allemagne, la Pologne... Le groupe à 5 ans d’existence, a changé 1 guitariste, 2 batteurs, a visité 6 pays... Les trucs cool qui nous sont arrivés : 2 démos et un EP qui sort chez Youth Way Records aujourd’hui...
  • Dj : On avance lentement mais sûrement.
  • Sc : C’est comme une sodomie...(rires)
  • Ben : En fait les différentes sorties de cd on été suivies par des changements de line-up ce qui a remis à chaque fois les compteurs à zéro ça explique pourquoi on a peiné...
  • Sc : trer !...(rires)
  • Ben :... pour derrière rebondir...
  • Les autres (en choeur) : Oh oui derrière ! (rires)

Vous avez tourné pour la première fois en Europe au mois d’août, comment ça s’est passé ?

  • Guigui(bass/choeurs) : Bah écoute pour une première tournée : 8 dates sur 8 jours, on jouait tous les soirs, ça s’est plutôt bien passé, on a eu du monde à chaque fois pratiquement, on a été super bien accueilli et on rentre dans nos frais ce qui est quand même pour une première tournée assez rare. Donc on est plutôt content de ça et puis c’était aussi pour nous l’occasion de voir comment on tenait sur la durée. C’était super enrichissant.
  • Sc : C’était du tourisme à tous points de vue, je dirais pas que c’était la Thaïlande mais pas loin. (rires)
  • Gui : Ouais on n’a pas été en dessous de 16 ans...(rires)

Djool était absent de cette tournée, pourquoi ? Comment avez-vous géré son absence ?

  • Ben : En fait les données d’entrée de la tournée étaient assez chaudes puisque Djool ayant chopé du taf quelques semaines avant.
  • Sc : C’est une maladie. (rires)
  • Ben : On s’est retrouvé à 4 pour partir en tournée sans chanteur donc là il a fallu prendre des mesures parce que bon on avait à cœur de la faire donc on a recruter JP (guitariste d’Escarres) qui a pris la gratte à ma place et j’ai remplacé Djool au chant pour les 8 dates. Ça c’était la première couille. La deuxième JP qui normalement était juste notre chauffeur de van qui a eu un problème avec son van : le moteur était mort. Donc la veille c’était chaud parce que le moteur était trouvé mais pas monté. Le soir même le moteur a été monté, le même soir il nous rappelle d’une station service pour nous dire que le moteur fume et que ça coule de partout, bref des larmes on est passé à la joie puis aux larmes et finalement le matin même JP nous dit que ça va être possible parce que le pépin est réglé. On a eu beaucoup de merdes au départ et finalement sur les 8/9 jours tout s’est super bien passé, les gens étaient super enjoué, accueillants on a mangé à notre faim, on a bu à notre soif, plus qu’à notre soif... Donc en résumé que du positif.

L’accueil du public européen est-il meilleur que celui du public français ?

  • Br : C’est pas mieux c’est différent.
  • Gui : Il est différent, ils ont pas du tout la même approche de la musique. En France les gens se prennent la tête alors qu’eux ils écoutent le truc.

Seb des P.O.Box m’avait dit que le public à l’étranger va plus facilement écouter les nouveaux groupes qu’il découvre alors que le public français est plus réticent...

  • Ben : Le public français va chercher ses références...
  • Gui : Pour faire simple pour les concerts en France si t’as pas une grosse tête d’affiche t’as personne, sur une grande salle tu fais100 entrées 150 maximums. Dès que c’est de la « découverte », de la promotion aux artistes locaux où aux artistes nationaux pas très connus il n’y a personne alors que dès qu’il y a une tête d’affiche, ça blinde. Alors que là-bas pas du tout, après on n’a pas fait de grosses salles non plus mais il y a toujours eu du répondant, il y a toujours eu du monde, les gens communiquent, ils viennent et participent au truc.
  • Sc : C’est aussi dû au fait qu’il n’y a pas beaucoup de groupes qui passent dans ces pays là et en plus on était un peu l’attraction vu qu’on était français, je pense et les gens sont aussi venus pour ça.
  • Gui : Même au delà de ça dans les pays de l’Est ils ont une culture musicale qui est bien meilleure que la nôtre, il y a une vraie culture hardcore là bas alors qu’en France il y en a une mais bon voilà...
  • Ben : En France c’est un peu élitiste alors que là les mecs arrivent sans a priori et ils kiffent le son où ils kiffent pas mais bon pour nous ça s’est super bien passé. En Pologne ou République Tchèque il y a pas longtemps c’était le communisme donc les jeunes vivent et le peu d’argent qu’ils ont ils viennent le dépenser. Il y a une vraie jeunesse et en plus une jeunesse rock.
  • Gui : ils ont été opprimés pendant très longtemps et là on a l’impression qu’ils se libèrent un peu...
  • Br : Tu vois les yé-yé en France ? Et bien eux c’est l’époque yé-yé mais au niveau du punk et du hardcore.
  • Sc : Sans les cheveux dégueulasses...

Tu disais qu’il y avait une vraie culture hardcore là-bas par rapport à la France mais bon je trouve qu’en ce moment le hardcore c’est ce qui marche mieux au niveau punk en France, non ?

  • Ben : Ouais je suis assez d’accord là-dessus parce qu’on a connu une période punk mélo, ska qui marchait super bien. C’est vrai que la le hardcore se développe cependant...
  • Gui : En France ya trop d’écart entre plusieurs clans hardcore enfin c’est mon point de vue, t’as beaucoup de gens qui écoutent certains groupes et qui iront pas voir d’autre trucs. Ça reste vaste le hardcore, si tu prends Comeback Kid on peut dire que c’est du hardcore et en fait tu va voir un gars qui écoute Madball, Kickback et tout le bordel qui va te dire « ouais c’est du mélo c’est de la merde ». Là-bas j’ai l’impression qu’ils s’en battent un peu plus les couilles, qu’ils prennent tout ce qu’il y a à prendre et se prennent pas la tête.
  • Br : Dans ces pays là ils ne font pas de castes ils s’en branlent des genres, tu fais de la musique tu fais du rock ils viennent, ils se bougent, voilà. Ce qui est bien en France en ce moment c’est qu’il y a une scène super excitante, c’est pas pour faire de la lèche mais rien qu’avec les Twisted Minds ou Nine Eleven, des groupes comme ça...
  • Sc : C’est surtout grâce à H&M qui vend des sweat à capuches, ça permet de s’habiller hardcore et c’est pour ça que ça marche en France. (rires)
  • Dj : Bah ouais H&M : Hardcore et Mosh. (rires)

Votre premier EP sort aujourd’hui alors qu’il était prévu pour paraître au mois de mars/avril, à quoi est dû ce retard ?

  • Gui : C’est dû à plein de choses en fait...
  • Djool : A la base on est parti sur le principe de faire tout nous-même tous seuls. Donc on l’a enregistré tous seuls comme des grands avec nos sous et puis après on a parlé avec des gens et on s’est dit : pourquoi pas chercher un label ? Donc toutes les bandes étaient prêtent mais ça a pris du temps à trouver.
  • Ben : Effectivement il y a eu une grosse période de recherche de label et au moment où on était dans le creux y a eu un signe en la personne d’Alex (Youth Way Records), ça a rendu possible la chose puisqu’il a financé une partie du cd.
  • Gui : On s’est quand même bien galéré avec le label, en fait on nous a beaucoup dit oui et puis après « oh non les gars j’ai pu une tune ».
  • Ben : Le positif là-dedans c’est qu’on était en contact avec Eternalis, financièrement ça a pas été possible mais ça nous à permis de rencontrer des gens comme Free Edge Conspiracy.
  • Dj : Au final c’est le seul mec qui nous à vus en live, au Zoo bar à un concert qui valait ce qu’il valait mais il nous a vus et il nous a aidé donc voilà : joue n’importe où et ça marchera.
  • Ben : Donc un grand merci à Alex.
  • Br : On n’en demandait pas tant...
  • Gui : Bah si, on aurait pu en demander plus ! (rires)

Avez-vous déjà eu quelques retours de la part de vos fans ?

  • Br : Alors il y a eu une chronique sur un site qui s’appelle PunkFiction.com...
  • Dj : J’y vais tous les jours ! (rires)
  • Gui : On n’a pas vraiment d’objectivité là-dessus parce que les précommandes c’était surtout des potes donc tu peux pas avoir d’objectivité réelle là-dessus, après on a eu des retours de gens qui nous connaissaient pas du tout et là c’est plutôt positif, même carrément positif.
  • Br : Tout est à faire aujourd’hui puisque le cd sort aujourd’hui donc les vrais retours vont venir à partir d’aujourd’hui.

A quand l’album ?

  • Dj : Question suivante. (rires)
  • Gui : On travaille sur de nouvelles compos pour étoffer le set mais après évidemment je pense qu’il y aura quelque chose derrière. Enfin pour nous c’est la première fois qu’on sort un EP ou une démo sans qu’il y ait de changement de line-up derrière et où on est tous motivés donc forcément ça débouchera sur quelque chose d’autre, enfin je l’espère.
  • Dj : On tend vers ça, après pour une date... Ben : On reviendra à l’enregistrement c’est sûr, après la forme... moi j’aimerais bien un split mais bon faut qu’on discute.
  • Gui : On vient juste de sortir notre EP donc on va déjà se laisser porter par le truc, voir comment ça fonctionne et essayer de faire un maximum de dates.

Vous avez changé de nom au mois de juin, vous envisagiez de le faire depuis longtemps ?

  • Br : Ça faisait longtemps qu’on en parlait.
  • Dj : Depuis l’arrivée de Braddy à la batterie
  • Br : Donc depuis mon arrivée c’était un problème latent, on se décidait pas et finalement avec l’arrivée du cd, la signature sur le label, la tournée c’était le moment où jamais de changer un nom qui était un peu enfantin, très franchouillard.
  • Sc : On l’a fait pour serrer de la meuf (rires)

Et puis ça faisait pas assez sérieux non ?

  • Ben : On s’est posé la question : à l’export est ce que c’est difficile à retenir ?
  • Gui : Ouais c’est galère...
  • Br : Déjà pour un français qui connaît pas l’anglais retenir ça... et quand tu vas à l’étranger, les mecs parlent un peu anglais et voient que ça ne veut rien dire donc ils ne le retiennent pas. Donc on a pris un nom qui veut dire quelque chose et dont on est content.
  • Dj : Les gens sont cons il faut s’adapter (rires).
  • Sc : Et puis on n’a plus 15 ans...
  • Br : C’est vraiment un nouveau départ : nouveau label, nouveau cd, tournée... c’est un cap qui a été franchi.

C’est sorti d’où Happy Shoesfeet Head ?

  • Dj : Une blague de lycéen chez monsieur mac gerbal.
  • Ben : On ne jouait même pas de musique et on s’est dit qu’un jour on s’appellerait comme ça.
  • Gui : Insouciance de la jeunesse...

Et maintenant pourquoi vous choisi Exit Wounds ?

  • Gui : Pareil
  • Ben : Insouciance de la vieillesse. (rires)
  • Sc : C’est une référence à la chanson de Paint It Black en fait.

Rien a voir avec le film du même nom ? (hors limite en français)

  • En chœur : non ! (rires)
  • Dj : Tiens, je l’ai mis en rayon la semaine dernière... (rires)

La fermeture de votre site web au printemps dernier faisait-elle partie de ce processus de changement de nom ?

  • Dj : Non.
  • Br : On est des quilles en informatique donc myspace c’est plus pratique.
  • Dj : Myspace c’est plus facile et puis notre webmaster avait un peu d’autres trucs à faire.

C’est moins personnel, myspace, et puis on trouve moins d’infos dessus...

  • Ben : Oui c’est vrai c’est très formaté.
  • Dj : Donc pour l’instant on fait comme ça après peut-être qu’il y en aura un.
  • Br : Si, c’est vraiment en projet, j’aimerais bien qu’on ait de nouveau un site.
  • Ben : S’il y a des gens motivés pour faire le site, l’appel est lancé !

La question qui tue : vous faites quoi dans la vie en vrai ? Parce que la musique c’est pas un travail hein !

  • Br : Étudiant... et danseur nu à Albuquerque (rires)
  • Dj : moi je travaille dans les cd/dvd/jeux vidéo, je vais dans les grandes surfaces et je mets des cds de merde comme Grégory Lemarchal.
  • Br : Un peu de respect pour les morts !
  • Gui : Djool on aurait pu le sauver tu sais ! (rires)
  • Dj : Bon bah on va dire Christophe Mae, Christophe Willem enfin tous les Christophe... et Christophe l’original j’oubliais. Donc je travail pour les Christophe. (rires)
  • Sc : Moi je suis étudiant et je danse la techtonik (rires)
  • Gui : Journaliste reporter d’images, pigiste.
  • Ben : Et moi je suis tout récemment au chômage (rires)

Une question pour Braddy et Schenké : vous entamez la deuxième saison de votre émission de Radio Dynamite !, je suppose que la première s’est plutôt bien passée non ?

  • Br : Oui la première s’est très bien passé. Là on est en discussion avec la radio pour savoir si on continue après l’émission de lundi dernier qui était assez anarchique et où les pourris d’Escarres nous ont pourri l’émission (rires). Non on continue tous les lundis soirs de 22h à 23h, 94.2 ou www.fatjet.net

Comment vous est venue l’idée de faire cette émission ?

  • Br : Bah Schenké était déjà un habitué.
  • Ben : En fait Schenké et moi, enfin d’abord Schenké on avait créé une émission sur Châlons-en-Champagne.
  • Sc : Et puis après Braddy m’a proposé de faire une émission à Nancy et j’ai accepté malheureusement (rires). Donc voilà ça fait depuis un an que ça existe et on continue.
  • Ben : C’est à dire qu’on animait l’émission que Schenké avait créé sur Châlons et on devait avoir un auditeur : sa maman (rires). Il faut dire que Châlons c’est pas bien grand et il y a pas trop de punk-rock. Donc je les encourage à continuer Dynamite !.
  • Sc : Il y aura peut-être un troisième larron en la personne de Djool.
  • Dj : Je dis jamais grand chose mais bon (rires).
  • Br : Il a une voix terriblement sexy à la radio.
  • Dj : Il paraît ouais.
  • Sc : C’est ça le plus important.
  • Gui : Tant qu’elles ne t’ont pas vu ça va, c’est l’avantage de la radio. (rires)

Vous jouez du hardcore plutôt orienté old-school (pas Straight Edge à voir les bouteilles à vos pieds), qu’est ce qui vous a poussé vers ce genre ?

  • Ben : Bah le truc c’est qu’on aime tous beaucoup Minor ThreatThreat depuis tout jeune ou presque, après dire qu’on fait du Old School je sais pas.
  • Gui : Après tout dépend de comment tu te places sur le Old School...
  • Ben : De toute façon on fait de la musique pour tout le monde, straight edge ou pas.
  • Gui : On respecte les straight edge de toute façon ils font ce qu’ils veulent.
  • Br : Ils font ce qu’ils veulent tant que c’est pas du prosélytisme, après ça fait plus de bières pour nous (rires)

Dernière question qui ne sert à rien : vous avez prévu quoi pour la suite, les mois qui viennent ?

  • Ben : Ah les mois, oh merde je croyais que tu parlais pour l’heure qui suit. (rires)
  • Br : Je vais continuer à danser nu et je vais peut-être changer de ville. (rires)
  • Sc : Braddy va changer de sexe, c’est officiel. (rires)
  • Br : Bah on va tourner, tourner, tourner, donc s’il y a des gens qui veulent nous faire jouer on est ouvert.
  • Gui : Le but c’est quand même ça, de faire un maximum de dates, de rencontrer des gens d’évoluer encore, progresser, tout ça quoi.

Il me reste de la bande donc si vous voulez ajouter quelque chose c’est le moment !

  • Br : Je vais chanter une petite chanson en yiddish. (rires)
  • Ben : J’en profite pour dire longue vie aux webzines PunkFiction.com, Punk(is)fordummies, Metalorgie et compagnie
  • Gui : Le seul truc c’est qu’en France en ce moment on se galère vraiment pas mal sur tout ce qui est distrib. Il y a un vrai souci depuis qu’Overcome à coulé.
  • Br : C’est vrai que c’est un problème qui nous touche directement parce qu’on devait être distribué et finalement ça ce fera pas tout de suite et du coup on va perdre un peu de temps et un peu d’impact, c’est dommage mais Alex fait de son mieux et on va travailler activement pour chercher un distributeur officiel.
  • Gui : C’est plus un constat général, maintenant tu veux trouver un cd tu te galères. Après on dit qu’en France la musique est pas accessible, mais c’est vrai elle l’est pas, hélas elle l’est pas. Et puis les français sont des radins, sont des cons, ils pensent qu’au tuning. (rires) Non mais c’est vrai qu’il y a un problème en France...

Merci à vous les gars.

  • Br : Merci à toi.
  • Dj : Merci à PunkFiction

Anarchibald



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