La Quiete - La Fine Non E La Fine

Contexte :

Après de nombreuses collaborations avec différents groupes, il était temps pour La Quiete de sortir un premier disque seul, histoire de pouvoir les écouter sur la durée (quoique toute relative puisqu’on atteint à peine plus de 20 minutes de musique ici). C’est chose faite en 2004 avec La Fine Non è La Fine, sublime disque où les italiens s’élèvent au plus haut d’une musique avant tout violemment émotionnelle.

Chronique :

On l’a souvent dit (mais on ne peut parfois passer outre quelques clichés quand on écrit une chronique de disque) la musique est quelque chose d’universel. Elle a ceci d’extraordinaire qu’elle peut dépasser les frontières, les cultures, les langues pour transmettre un message. La Quiete en est la preuve ; je ne parle pas italien mais je comprends la musique du groupe. On appelle ça du screamo ; "en clair ça gueule" diront certinas mais l’’essentiel réside ici dans les émotions… Une étiquette en vaut une autre alors à défaut de faire dans l’original on s’en contentera.

L’univers musical de La Quiete est donc violent, traversé de tempête de guitares accompagnées par de nombreuses tornades vocales. Comme bien souvent, la batterie fait office de boussole et il est parfois nécessaire dans un premier temps de s’y raccrocher s’y on ne veut pas se perdre dans l’univers des italiens. Chaotique à première vue, leurs compositions sont en fait assez structurées ; derrière de nombreuses nappes de guitares se cachent de superbes mélodies, appuyées par des phrases hurlées en italien. Hallucinant de cohérence, tous ces éléments s’imbriquent les uns dans les autres pour au final constituer un ensemble rythmique et mélodique d’une efficacité redoutable.

Malgré la barrière de la langue, le groupe réussit à évoquer la colère, l’amour, la rage, la tristesse, le désespoir et la mélancolie en un seul disque. La Fine Non è La Fine est donc un véritable ascenseur émotionnel pour peu que l’on soit un minimum réceptif à ce type de musique. Un disque qui parle aux tripes, au cœur et au cerveau à la fois, et ce bouillon d’émotions m’a rendu accro dès les trois premières écoutes.
Il est aussi intéressant de noter que l’on peut discerner des références pop dans les mélodies de certains morceaux comme Coldplay sur « Il Destino Di Un Ombrello » ou encore Phil Collins sur « La Fine Non è La Fine ». Comme quoi, chacun puise son inspiration où il le peut ! Ajouter à cela une réputation scénique qui n’est plus à faire et vous obtenez un des groupes les plus intéressants d’Europe dans le style !