Leptik Ficus - Sale Ambiance

Date de publication : 28 novembre 2007 par Will

Contexte :

Leptik Ficus existe déjà depuis cinq ans lorsque ce premier album voit le jour. L’année de la sortie de ce Sale Ambiance est 2003, et si vous savez à peu près compter vous en déduirez que le groupe a vu le jour en 1998. Vous aviez trouvés ? Bravo, vous êtes fortiches ! Merde çà veux aussi dire que vous savez lire et donc que je ne peux pas raconter n’importe quoi dans cette chronique… Putain les Leptik Ficus disent à tout le monde qu’ils sont des crétins moi je pensais que ça serait pareil pour ceux qui s’intéressent à leur musique. Merde alors.

Chronique :

Déjà rien qu’en voyant le titre de l’album, Sale Ambiance, on se dit que les textes ne feront pas dans la finesse. Ensuite on regarde au dos du digipack et les titres pas franchement drôles se succèdent : « Le monde à l’envers », « Révolution », « Patrick Dills », « Mouton »… Mais au milieu de tout ce qui paraît à première vue extrêmement sérieux, on entrevoit par exemple un « Champion d’la main droite » qui, malgré une ultime tentative de réflexion, ne propose rien d’autre à en déduire que l’art du plaisir autosexuel… On va bien voir en appuyant sur play si cette impression se confirme…

Et dès cette manipulation effectuée, s’il faudra patienter encore un peu pour savoir de quoi résulte le titre « Champion d’la main droite », il n’y aura pas besoin de s’appeler Michaël Scofield (doté d’une intelligence qui n’existe bel et bien qu’à la télé) pour remarquer qu’on a affaire à un hardcore instinctif et nihiliste. Raph, chanteur et guitariste, crie sa haine tout au long de la galette, basée sur des textes parfois réfléchis (« Jack the crow », « Petit mouton »…) et d’autres fois complètement abrutis (« Fuck U Baby », « Frigo » et bien sûr « Champion d’la main droite » qui confirme la première pensée), le tout en français. Musicalement on pourrait définir Leptik Ficus comme un Guerilla Poubelle en plus hargneux, ou encore un Tagada Jones en moins métal (cherchez la différence), tout ça évidemment évoquant la scène française des années 80/90. Dans la plupart des titres le chant est gueulé et pourtant il n’en manque pas moins de mélodies semblant vraiment avoir été sorties d’un coup sans revenir dessus, ce qui permet de dire que Leptik Ficus dispose incontestablement d’une grande facilité d’écriture (« Fuck U Baby », « Tout reste à faire »).

La musique du groupe n’est pas extrêmement novatrice mais la hargne envoyée est d’autant plus efficace pour nous qu’elle est en français, chose assez rare pour être soulignée puisque la majorité des groupes à chant Molièrien tendent plutôt vers le punk-mélodique. Ecoutez des titres comme « Revolution » et s’il ne vous prend pas une soudaine envie de gueuler en allant dans la rue alors vous n’êtes définitivement pas hardcore, étiquette que le groupe se colle lui-même, plutôt à juste titre d’ailleurs. Alors forcément, quand on comprend les textes du premier coup, et que de plus le groupe se plaît à tergiverser entre les deux facettes du punk, politique (« On m’avait dit qu’un jour les hommes seraient tous frères, on m’avait dit qu’ils seraient fiers, on m’avait dit peu importera leur couleur, la différence ne fait pas peur » sur « Le monde à l’envers ») ou humoristique (« Utilise ton imagination, moi je pratique avec conviction, ce que l’on appelle masturbation » sur « Champion d’la main droite ») , il est difficile de ne pas tomber sous le charme de Leptik Ficus.

Au final, Leptik Ficus est souvent considéré comme le pendant hardcore de Guerilla Poubelle, autant adulé que détesté, et qui a marqué une génération de la scène hexagonale dès son premier album. Allergiques au chant en français vous n’aurez sûrement pas un grand intérêt à écouter ce groupe, mais pour les autres, Leptik Ficus est l’une des références dans le genre et ne pas écouter cet album serait finalement ne pas connaître grand chose de la nouvelle scène française qui fait des prouesses. Et puis deux ans plus tard le deuxième album Rock’n’roll & Flatulences arriva pour l’heure de la confirmation, mais ça on en reparlera…



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Note : 17 / 20

Année : 2003

Durée : 33 minutes

Label : Skalopards Anonymes

Du Son : SOUND

Tracklist :

01. Le monde à l’envers
02. Révolution
03. J’ai deux mains gauches
04. Un peu d’espoir
05. Jack tcrow
06. Patrick Dills
07. Frigo
08. Mouton
09. Fuck U Baby
10. Champion d’la main droite
11. Tout reste à faire
12. Marketting Manson
13. Mourir de rire
14. 8°6