Guerilla Poubelle + Vulgaires Machins + Surikat @ Pont-ste-Maxence

Date : 9 novembre 2007 par Seb-O-Matic

Guerilla Poubelle est décidément prêt à jouer partout, même en Picardie. Même dans l’Oise. Et même à Pont-Ste-Maxence, ville rendue attrayante par… bah rien du tout. Enfin un concert près de chez soi, grâce à un ancien du Furia qui bosse maintenant à la mairie, avec le budget qui va avec. Du coup le gars se fait plaisir et se paie des petits plateaux, comme celui Voodoo Glow Skulls et Left Alone qui se tiendra en décembre, et ce en exclusivité pour la région parisienne. Du coup ici, même si les bières sont également des canettes vidées dans des gobelets, elles ne sont facturées « que » 2 euros. Comme ça tous les jeunes venus ce soir peuvent se mettre une mini-murge pour leur premier concert, surtout avec la Desperado à 3 euros.

Le lieu est carrément classe, une espèce de grand centre culturel avec salle de théâtre, une ancienne bibliothèque, vraiment belle enceinte, qui ne se prête qu’avec beaucoup d’imagination à un concert de punk rock. A l’entrée on a même le droit à une armée de vigiles en bombers qui nous fouillent encore plus rigoureusement que la fois où on est allé pisser à l’Elysée, et à un DJ qui diffuse du rock, du vrai. Pas mal. Toute la jeunesse picarde s’est donnée rendez-vous, on croise les habituels teenagers présents aux concerts de GxP, mais aussi des plus anciens.

Le groupe local Surikat entame son set un peu après 21 heures, ça commence tard. De la pop-rock pas encore très définie et des fois répétitives, mais assurément en place et prometteuse. Deux filles chantent plutôt bien façon Pixies et mettent en avant chaque refrain, tandis que le chanteur tape plutôt dans un registre Rancidien. Un peu bâtard donc. Le public répond déjà présent, avec des mecs tous bourrés qui pogotent à 2 ou des grands crêteux qui jouent aux costauds en poussant des filles.

A la pause certains partent fumer dehors, beaucoup vont au stand Guerilla faire des emplettes et les autres vont au bar, tandis que le DJ continue de faire péter les watts. D’ailleurs il les fait tellement péter qu’il oublie de s’arrêter et du coup pas mal loupent le début des Vulgaires Machins. De bonne humeur apparente et avec leur inimitable accent, les québécois assènent une flopée de bons morceaux de pop-punk-tabernacle qui font réagir la foule. On a du mal à comprendre les expressions utilisées par le chanteur, et ce même au sein du groupe, la guitariste lui demandant ce que peut signifier « envoyer du bois ». Quelques fans sont même présents et chantent avec le groupe. On se délecte du riff de « Puit Sans Fond » extrait du petit dernier « Compter Les Corps », aussi impeccable qu’une coulée de sirop d’érable sur un pancake encore fumant. Bonne première impression sur les Vulgaires Machins, avant de les retrouver en tête d’affiche six jours plus tard avec Flying Donuts et Dead Pop Club, ça promet !

Les Guerilla Poubelle s’apprêtent à envoyer la sauce. Pendant que le matos est installé on ne peut que constater l’absence du paper board de Jokoko, le leprechaun dessinateur-hurleur du combo. L’épaule une nouvelle fois en vrac, il se repose en buvant des bières pas chères du côté de Londres. Ils ne seront donc que 3 pour jouer ce soir, ce qui arrive finalement assez souvent. « Punk Rock Is Not A Job » est envoyé, et si sur album ça défouraille sévère, en live c’est encore mieux. Le nouveau batteur Alex (ex-Leptik Ficus) cogne sur ses fûts comme un CRS sur des hippies. Koj et sa tignasse viennent baver dans le micro plus souvent qu’à l’habitude, pour compenser l’absence de Jokoko et aider Till, qui lui pour le coup aborde la même coupe que les moines birmans (pour leur apporter son soutien ?). Wahou que de considérations capillaires en une phrase, c’est la couv’ de Rock One qui a dû m’inspirer c’est pas possible…

C’est tout de même sur les anciens titres que le public se lâche le plus. « Mort A l’Hôpital », « Etre Une Femme » que tout le monde chante, ou « La Fin Suffira » par exemple, provoquent des scènes de liesse dans le pit tout acquis à la cause du groupe. Ça slamme, ça pogote, ça chante, tout cela est décidément bien cool, et l’énorme prestation de GxP sur scène ne peut qu’aider à apprécier le concert. Ce qui est toujours surprenant avec ce groupe, c’est le peu, voire l’absence totale, de fausses notes alors qu’ils se désarticulent n’importe comment du début à la fin. Tout à l’énergie, rien pour la frime.

Quand un braveheart s’organise spontanément, le groupe fustige les poseurs et appelle à un pogo digne de ce nom, où « même les filles peuvent être dedans ». Oui mais les filles, elles sont trop occupées à sauter sur place au premier rang en poussant des cris aigus dès que l’un des deux musiciens s’approche du bord de la scène. Mais moins que pour Tokio Hotel, d’après l’avis d’une experte. Flashback : avant le concert, mon pote appelle sa petite sœur fan de Tokio Hotel pour lui dire que Guerilla Poubelle passe dans sa ville. Réaction : « Ouah mais c’est trop bien ce groupe, viens me chercher ». Et c’est ça qui est fort avec les Guerilla. Ils touchent aussi bien les kids fans de merdes de ce genre, que les vieux punks avec des Rancid ou Oberkampf patchés sur leur veste de récup’. Et tout ce petit monde se côtoie pour faire la fête dans la fosse !

Devant toute cette hystérie, un vigile vient se placer sur le côté de la scène. Il semble autant apprécier la musique de Guerilla Poubelle que Guy Carlier les produits allégés, et hallucine un peu sur le comportement de toute cette jeunesse décadente…

Parmi les nouveaux titres, on apprécie et distingue notamment « Tapis Roulant », ou « Cogne Sur Un Flic Pas Sur Ta Femme ». On regrette un peu l’absence de « Y A Pire Ailleurs », mais en tout cas on constate qu’ils ont réussi leur pari : encore une fois les nouveaux titres sont taillés pour le live. Moment de folie s’il en est, « Demain Il Pleut ». Il suffit de balancer les deux accords qui font toute la chanson en palm mute et voilà toute une assemblée qui se met à scander les paroles !

Grosse surprise avec Guillaume, chanteur des Vulgaires Machins, qui revient sur scène pour une reprise de… NOFX ! Si on m’avait dit un jour que GxP reprendrait du NOFX… C’est donc « 13 Stiches », tiré de « The War On Errorism », qui est interprétée, avec Guillaume qui doit imiter la trompette pour le break. Bon certains auraient sans doute préféré un « tube » genre « Linoleum », mais moi ça m’allait très bien, puisque celle-ci, NOFX ne l’avaient pas jouée une semaine avant à Londres. (C’était énorme d’ailleurs ce concert, je vous ai pas raconté ? haha… pas taper ! Lisez plutôt le compte-rendu)

De retour pour le rappel, Till se fait un plaisir de massacrer « Culture Poubelle » en version skaïsée. Tout le monde se plante dans les paroles, mais ne fait qu’un au moment du refrain fédérateur. Autre nouveau titre avec « Un Elephant Dans Une Porcherie » pour finir le set, avant leur retour, puisque « il paraît qu’on a pas assez joué par rapport à ce qu’il y a dans le contrat ». Il est minuit quand même, mais bon on va pas se plaindre ! L’excellente « Génération » est lancée, avec son intro à la basse pompée sur Rancid, et son refrain d’une efficacité redoutable. Un petit « J’ai Perdu Mes Mains » pour finir le tout, et tout le monde peut s’en aller, heureux. GxP est de retour sur les planches, et avec une sacrée dose d’énergie. Le stand met du temps à désemplir. J’ai beau chercher à influencer la jeune fan de Tokio Hotel pour qu’elle achète le CD, avec des arguments comme « attends mais y a un DVD avec, et la pochette elle est en carton et dessus y a un œil ! », elle préfère opter pour un t-shirt. C’est ses copines du fan Club Tokio Hotel qui risquent d’être surprises… Mais au fait, il est gay le chanteur ?



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