Endstand + Lighthouse Project + Lost Boys @ Warm Audio (Décines - 69)

Date : 11 novembre 2007 par Fab

En ce dimanche soir d’armistice, les Parisiens avaient le choix entre deux soirées alléchantes : The Unseen ou Envy. Apparemment, le plus judicieux était d’aller voir le street punk des bostoniens. Enfin bref. Pour nous Lyonnais, pas besoin de tergiverser trois heures, c’est concert ou pas concert. Mais ne nous plaignons pas. D’une, les concerts sont tout de même assez nombreux dans la capitale des Gaules. De deux, c’est Endstand qui nous fait l’honneur de jouer ce soir. Les Finnois sillonnent l’Europe avec les méconnus Lighthouse Project, eux aussi originaires du froid pays. Enfin, pour cette date au pays de la quenelle, les deux formations scandinaves sont accompagnées de Lost Boys, quatuor lyonnais. Rendez-vous donc au Warm Audio, petite salle bien agencée et conviviale, pour cette soirée placée sous le signe du hardcore. Ce soir, pour être dans le ton, il faut arborer fièrement son tatouage à l’effigie de Black Flag, porté par les trois-quarts du public et des musiciens !

L’horaire est digne d’un concert parisien, avec l’ouverture des portes à 19h, et le concert à 19h30. Mais le retard est digne d’un concert provincial… 1h30 !!! C’est donc vers les 21h que Lost Boys attaque son set devant une salle remplie aux trois-quarts. Si le groupe vient de sortir sa première démo, les quatre zicos doivent bien avoir la trentaine et quelques années d’expérience derrière eux. Malgré un look plutôt rock’n’roll, les Lyonnais évoluent dans un hardcore oldschool, brut et teigneux. Les gaillards ont de l’énergie à revendre, notamment le chanteur/brailleur qui semble surexcité ! Malheureusement, des coupures de son intempestives ternissent sa prestation. Sinon, le son des zicos est assez crade, collant parfaitement au style du groupe. Lost Boys joue donc un hardcore oldschool aux dignes influences (Black Flag, Circle Jerks, 7 Seconds…). La foule répond présent sur les passages bien furieux comme sur ceux plus mélodieux. Après avoir balancé énergiquement tous les morceaux de sa première démo, le combo joue des reprises des groupes qu’il affectionne. Une de Black Flag, une de JFA, une autre de 7 Seconds… Les gars se marrent en précisant qu’ils sont en fait un cover-band. Le quatuor nous gratifie d’un petit rappel constitué de deux autres reprises. Puis Lost Boys quitte la scène sous les applaudissements du public, ou plutôt sous les acclamations de ses potes. En effet, les quelques 70 personnes présentes ce soir se connaissent à peu près toutes, d’où une atmosphère sympathique.

Changement de plateau. Et qui dit « changement de plateau » dit « petit tour au bar ». Et là, record de bas prix battu. 3,80€ la pinte ! Les cinq Finnois de Lighthouse Project montent sur scène. Le nom du groupe rappelle un truc electro drum’n’noise rock expérimental, mais heureusement, il n’en est rien. Les Scandinaves évoluent plus du côté d’un hardcore oldschool mâtiné de screamo. Le chanteur hurle à s’en faire péter la veine jugulaire ! Malheureusement, on ne l’entend absolument pas, ni en retour, ni en façade. Ce qui a le don de l’énerver. Les musiciens se déchaînent par contre sans compter. Le problème du frontman est finalement réglé après deux morceaux. Le groupe enchaîne les titres à la vitesse du son. Rapide, puissante, intense, la musique du combo est un concentré d’émotion qui pète à la gueule comme un furoncle ! Pourtant, le public ne semble pas très réceptif et seuls quelques types s’agitent devant la scène. Après un set efficace mais assez court, le quintet se retire en vitesse. Le groupe ne semblait pas très heureux de jouer, notamment le chanteur qui n’a pas décroché un sourire de tout le show. Une attitude qui s’est ressenti dans le public où les impressions sont mitigées. Si certains ont été assez emballés par Lighthouse Project, musicalement parlant, d’autres ont été déçus par le comportement des Finnois et du coup par la prestation du combo. Un groupe à revoir peut-être dans de meilleures conditions, même si elles n’étaient pas si désastreuses ce soir.

Mais place désormais aux coreux d’Endstand. Le groupe débarque rapidement sous l’ovation du public. Contrairement au chanteur de Lighthouse Project, Janne, le hurleur en chef, foule les planches avec un large sourire. Le groupe attaque son set pied au plancher ! Et si on pouvait craindre un manque de puissance avec ce nouveau line-up sans second guitariste, il n’en est en fait rien. La puissance est bien au rendez-vous, tout comme l’intensité. Tendu, virulent, violent même ! Endstand prouve bien ce soir qu’il est une pointure de la scène hardcore européenne. L’ardeur retombe uniquement entre certains morceaux, lorsque le chanteur en explique le sens. Le quatuor semble vraiment heureux de jouer. Il faut dire que l’ambiance est surchauffée, les pogos et slams s’enchaînent dans la petite salle et la tension est palpable dans le public. Endstand pioche évidemment abondamment dans son dernier opus en date, « Spark », sorti cette année (« Ghost », « Dead flies part II »), mais aussi dans le reste de sa discographie. Cette date est dans les dernières de la grosse tournée européenne effectuée par les Scandinaves. Pourtant, cela se ressent à peine aux vues de la prestation du combo. Janne saute dans tous les sens ou parcourt la scène de long en large. Les musiciens ne sont pas en reste même si c’est bien Janne qui emmène le groupe avec énergie. Les musiciens n’oublient pas de remercier ce public de connaisseurs ainsi que l’organisation avant de quitter la scène. Le combo ne tarde pas à remonter sur les planches sous les cris du public pour jouer trois derniers morceaux, toujours autant emplis de fureur. Puis Endstand quitte définitivement la scène après moult remerciements. Un excellent concert en ce jour d’armistice. Et une bonne façon de finir la semaine.

Pendant que la plupart des gens vaquent à leurs occupations (boire un demi avec ses potes), nous nous rendons au merch et constatons que la démo de Lost Boys est une cassette ! Trois titres sur chaque face, un artwork des plus simples, vendu à 2€ ! Old school je vous dis…



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