LIVE REPORT : Red Sparowes + Head Of Wantastiquet @ Nantes (L’Olympic)

Publié le 27 octobre 2010 par Soss M@y0

Qui a dit qu’il n’y avait pas de justice en ce bas monde ? Red Sparowes passe à Nantes : la vie est belle. En plus, avec ces températures qui baissent, c’est tout à fait le genre de temps pour écouter du post-rock, avec un chocolat chaud et un plaid sur les genoux. Dommage que l’Olympic ne fournisse pas ces items.

Une seule première partie : le Belge de Head Of Wantastiquet. C’est un timide méchu blondinet qui monte sur scène, avec un silence dans le public digne d’une classe de terminale S en devoir de maths. Il sort un banjo et un archet ; et ce qui en sort, c’est tout sauf de la country. Pour tout dire, je ne savais pas qu’on pouvait faire ce genre de sons avec un banjo, ça donne une ambiance lourde et glauque, un peu comme si on était coincé sous la mer, et les gémissements graves du mec, un peu à la Landscape, n’arrangent rien. Deux guitaristes et un mec déguisé en mouffette qui joue sur une application iPad débarquent sur scène. Et alors là, absolument impossible de dire qui joue quoi. Vingt minutes d’ambient sombre sans interruption. Le set se finit laissant tout le monde perplexe. On peut pas dire que c’était mauvais, loin de là ; mais c’est le genre de zik qui mérite une écoute au casque vers 1 heure du mat’, après un spliff. Et encore, avec contre-indications pour les stressés, les claustrophobes, les paranoïaques et les gens en bad-trip.

Après cette performance, un peu de légèreté est la bienvenue. Red Sparowes arrive en piste, avec une nouvelle guitariste (dont le nom m’a échappé) en support. L’intro de "Mechanical Sounds" démarre, mais c’est finalement "Alone And Unaware" qui donne le vrai coup d’envoi. Et c’est la première fois que j’entends une basse aussi présente en concert, il faut un temps pour s’y habituer, mais finalement, ce choix n’est pas si dérangeant dans un groupe qui compte deux bassistes, avec des parties pas dégueu. D’autant que les guitares ne sont pas masquées, on ne perd rien des riffs aériens et des envolées furieuses sur "A Hail Of Bombs". Très vite, le public rentre dans une espèce de transe, porté par la musique, hypnotisé par l’écran où défilent tour à tour des pigeons morts, des paysages inondés, des schémas de transmission d’influx nerveux, des mygales en train de manger, et autres joyeusetés.

Côté set-list, la plus grosse part du gâteau est sans surprise pour le dernier album "The Fear Is Excruciating"... Juste comme ça, pour moi, cet album détient le titre de meilleur album 2010, tous styles confondus. Et c’est encore meilleur en live. Un morceau comme "Giving Birth To Imagined Saviors", c’est déjà un chef-d’œuvre en version studio ; mais en live, ça vous prend aux tripes et ça vous arrache une larme. Pareil pour les titres des anciens albums comme "The Soundless Dawn" ou "The Great Leap Forward", on en frissonne malgré la chaleur dans la salle.
Une heure de set qui passe à la vitesse de la lumière ; et arrive le moment du rappel. "Buildings Began To Stretch Wide Across The Sky" sonnerait presque comme un nouveau départ, mais le jeu est vite (enfin, après les 7 minutes de la chanson quoi) calmé avec "The Fear Is Excruciating, But Therein Lies The Answer", extrait de l’EP "Aphorisms", qui vient se poser doucement en touche finale ; et alors que la dernière note a résonné, le public met encore un petit temps à se sortir de son état de torpeur pour applaudir la performance.

Décidément, j’ai beau écouter Red Sparowes en toute occasion chez moi, jamais ça ne sera aussi intense qu’en live. D’ailleurs peu de groupes sont aussi bons qu’eux pour faire ressentir les émotions pendant leurs shows. A vrai dire, je n’ai que Thrice qui me vient en tête, pour vous dire le niveau. Vous savez donc quoi faire si ce groupe majeur du post-rock passe près de chez vous.



Copyright © 2003 - 2010, punkfiction.servhome.org. Tous droits réservés.
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons.


SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0