Contexte :
Et voilà-t’y pas le troisième album de Fiction Romance, des solides gaillards qui écument quand même les concerts à crêtes depuis maintenant 18 ans ! Du côté du sud, on aime bien le punk-rock qui fritte, et à l’instar de Gilbert, de ses Problèmes et de The Hop Là !, on ne fait pas dans le calisson d’Aix ou dans les chorégies d’Orange…
Chronique :
Wawwwouh, cet album file à 100 à l’heure, à te décoiffer un skinhead fraîchement sorti de chez le toiletteur. Cela fait pas du tout penser aux légendaires Buzzcocks, mais beaucoup plus au presque aussi légendaires Rats, Parabellum et autres Sheriff ou OTH pour rester local. La façon de chanter, même si la voix est ici plus grave, rappelle celle de Spi dans les chansons rapides du groupe culte de Montpellier.
Fiction Romance n’a absolument pas la prétention de révolutionner la musique, mais en une grosse demi-heure, le quintet envoie une bonne dose d’énergie, pas pagaille pour un sou, avec franchement un niveau de production très correct et des bons titres en pagaille. « Ce soir c’est concert », hymne au pogo, me rappelle les belles heures de mes 18 ans, quand je poussais autrui au son de feu Gonokox ou de PKRK dans la salle des fêtes d’une petite ville du bord de l’autoroute. « C’est à moi », qui ouvre le bal, donne bien le ton de cet album sans concession, 100 % pur punk comme on n’en fait plus assez en France à mon avis. Ça fleure bon l’ère alternative, la sueur et la Doc qui suinte, et ça me fait aussi penser à Sourire Kabyle, un autre groupe de quand j’étais jeune.
Gros son de basse sur l’intro de « Les oubliés de la République », et guitare rock’n’roll qui suit avec des hohohoho comme en quarante, même grosse basse comme chez les Damned sur la très emballante « Planète USA » avec cette fois des yeah yeah yeah, et même un chouïa de ska sur « Psychoska », pourtant toujours dans une franche veine keuponne malgré ça et là un peu de contretemps pour danser avec les filles.
Ça tabasse, toujours en Français, avec des textes qui dans le genre revendicatif passent pas mal, et même si on peut leur reprocher un manque de diversité, un léger sentiment de déjà entendu qui peut s’installer tantôt, on acquiesce quand sur « Un homme respectable » le groupe envoie des breaks et un soupçon de tchiguidop style.
Un disque roboratif, qui dégueule d’énergie, qui aurait pu être pondu il y a 20 ans et c’est pour ça qu’on l’aime. Parce qu’il rappelle que mine de rien, le punk-rock (en) français vient d’une longue lignée de groupes bien de chez nous qui avaient décidé qu’il valait mieux aller au concert le samedi soir - pour voir les potes et écouter du bon son -, que de rester à la maison à glander devant Champs Elysées...
Note : 14,5 / 20
Année : 2010
Note : 34 minutes
Labels : Trauma Social / Kanal Hysterik Prod / Mass Prod
Tracklist :
01. C'est A Moi
02. Jamais Accro
03. Une Envie De Rien
04. Riche & Célèbre
05. Les Oubliés De La République
06. Ce Soir C'est Concert
07. Psychoska
08. Planète USA
09. Fucking World Tour
10. Rebelle
11. Un Homme Respectable
12. Vices & Râles Viscéral