mai
28
2009
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VA - Go Folk Yourself |
Contexte :
Jamais à court d’idées ou de soirées alcoolisées, Guerilla Asso s’escrime chaque année à faire connaître ses groupes à grands coups de compilations distribuées pour pas cher, voire pour rien. L’idée de prendre une bande de punks et de les faire jouer aux scouts germait depuis mal de temps déjà. Et comme plus on est de fous plus on rit (au lait), les "friends" sont venus autour du feu. C’est là qu’on reconnaît les amis très proches : ils sont toujours disponibles pour élargir votre cercle.
Chronique :
Du coup on se retrouve avec un double-disque. Les friends d’un côté, et les groupes Guerilla de l’autre. Pour reconnaître ces derniers c’est assez simple : les noms de groupes ont quasiment tous un prénom dedans. Le tough guy mi-pirate mi-emo mi-routier qui orne la jaquette est né des doigts et de l’imagination de Bart, chanteur de Sling69, qui pose d’ailleurs un titre du groupe (décédé prématurément) en acoustique, en l’occurrence "Nothing More", qu’il envoie comme s’il était branché. Les Vulgaires Machins ont eux, posé leur tube "Puits Sans Fond", Guerilla Poubelle un inédit qui fait office de jingle pour Leroy Merlin avec "On Rêve De Lustres", et Justin(e) s’offre une parenthèse musicale aussi délirante que les paroles sur le titre "Hors Sujet".
"D/E/A/D" de P.O. Box sera idéal pour aller se faire bronzer les aisselles à la plage, serviette à la main, tandis que "Tendinite A Vie", signé BatBat de Diego Pallavas risque de trotter pas mal de temps dans les méninges. Les Fart Air Tone posent un break avec effets spéciaux dedans : hop on souffle dans des goulots de canette. Dans le genre entraînant, Charly Fiasco sait y faire avec le très bon "Top Zero" qui "sent bon le p’tit jaune", comme on dit dans les bureaux de La Poste à 8h du mat’ en suggérant d’aller s’envoyer un petit Ricard au bistrot du coin. Nina’ School se fend aussi d’un titre plus que cool, les choeurs de "Mr Anti-Kids" étant tout simplement nickels.
On passe au second cd, et de fort belle manière avec Ravi, représentants de la West Coast. Avec une rythmique qu’Anti-Flag n’aurait pas reniée, ils envoient un refrain et des choeurs à faire lever le poing. Si le but de l’exercice était de faire passer les groupes de l’électrique à l’acoustique, on retrouve quelques projets qui à la base sont déjà unplugged, comme Forest Pookie, qui profite de la pause des Pookies pour se lancer tout seul comme un grand. Petit aperçu avec le très bon "I Have Been Kidnapped By Aliens Who Cut My Hair", qui a bénéficié d’un clip signé David Basso, montrant le gaillard se faire raser une barbe et une tignasse qui avaient poussé pendant deux ans. Riket d’ISP adapte un titre de son groupe, tandis que Fanny DX dégaine sa voix à la Brody Dalle de façon assez époustouflante sur "Suffisant".
Autres moments féminins des plus sympas avec Annita Babyface & The Tasty Poneys qui pour le coup font un peu hybrides (musicalement hein) des anglais de Sonic Boom Six. Et en parlant d’anglais, il est assez amusant de constater que si sur la partie Guerilla la majorité des groupes chantaient en français (70%), c’est une autre tendance sur le disque des petits copains, puisque seule Fanny DX chante dans la langue de Francis Lalanne. Dead Pop Club et Freygolo livrent deux morceaux de haute volée, mais pouvait-on en douter ? Après Sling69 et Nine Eleven, Burst One’s Side de détache un peu des groupes de hardcore, en ayant pris soin d’arranger particulièrement son "Between Tears & Smiles" pour un rendu classieux.
D’autres ont choisi de se livrer à des reprises, et pas des moindres. Les Bad Chickens reprennent "Manthem" de The Boucing Souls, tandis que Off Your Head passe à la moulinette irlandaise le "I Fought The Law" des Clash (qui était déjà une reprise de Sonny Curtis quand il jouait avec les Crickets, ça c’est pour votre culture). Les Dirty Fonzy, eux, sont adeptes du slogan officiel de la confrérie des masturbateurs, "on n’est jamais mieux servi que par soi-même". Du coup, ils se reprennent eux-mêmes en adaptant "Fake Rebel".
Et c’est vrai que dans le punk-rock, il vaut mieux tout faire soi-même. Mais en sachant bien s’entourer, parce qu’on ne le dira jamais assez, il ne faut pas laisser à n’importe qui l’opportunité de pénétrer son cercle. Encore que ça peut faire maigrir. Regardez Karl Lagarfeld...
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