The Flatliners + Straightaway + Forus + Fast Motion @ La Miroiterie (Paris - France) le 21/08/2011

Avril est le nouveau mois d’août. 2011 est un été bien dégueulasse, mais voilà que les températures caniculaires débarquent en même temps que la rentrée des concerts. Entre le passage des gros malabars d’Ignite et celui des (pour le coup bien-nommés) Hot Water Music, ce sont les Flatliners qui passent par Paris pour leurs vacan... leur tournée estivale.

Les bulletins d’information annoncent depuis la veille qu’il ne faut pas hésiter à ranger mémé dans la cave ou à faire mouiller les personnes âgées. Amanda Lear est heureuse. La Miroiterie aussi. Le petit village d’irréductibles punks résiste encore et toujours à l’envahisseur immobilier, même si le prochain procès du 14 septembre a de grosses allures de couperet pour l’avenir du lieu. Pour leur défense, ils pourront toujours ajouter au dossier que la salle peut se transformer en sauna le moins cher de la capitale, vue la chaleur étouffante qui suit le passage des hardcoreux lillois de Fast Motion. Pas vus, pas entendus, puisque les hostilités débutaient tôt, mais les échos sont positifs.

Changement de style avec Forus, formation qui branle des manches à fond la caisse, dans la lignée de Mute et tout le tintouin. Techniquement ça le fait, pas de soucis. Bon, à part la corde de basse pétée. Mais le public ne semble pas très concerné. Le signe qui ne trompe pas, c’est le départ de deux personnes qui regardent l’accordage de la corde de basse remplaçante, et s’en vont dès que commence la chanson. Dur. C’est qu’il fait chaud et que l’acoustique si particulière (pour ne pas dire merdique) de la salle n’aide pas trop le style. Celle-ci se vide peu à peu, mais le groupe du Sud-Ouest ne se démonte pas et envoie son set et les grosses gouttes de sueur jusqu’au bout.

L’air frais fait du bien par là où il passe, d’autant plus avant la prestation des locaux de Straightaway, qui jouent devant un parterre conséquent et attentif. Ça fait longtemps que le quatuor parisien n’avait pas foulé les planches de sa propre ville, et on sent que pas mal de potes sont venus les voir. Le line-up est tout nouveau, mais la formule toujours aussi bien rôdée, à la Strung Out ou A Wilhelm Scream. Il y a des riffs de partout, le nouveau bassiste (batteur chez Stygmate également) semble s’éclater à arpenter la scène dans tous les sens, et le nouveau batteur mitraille comme un GI. Le groupe pioche bien évidemment dans son unique album, « Democracy Of Spreading Poverty », et balance quelques nouvelles compos en cadeau bonus. Pas évident de se faire une idée, le son étant toujours aussi délicat pour apprivoiser le genre.

Ah ça, c’est du sport de faire un concert à la Miroiterie. Les Flatliners l’ont bien compris. Le québécois déglingué Mononc’ Serge avait lancé « c’est l’endroit le plus dégueulasse où j’ai jamais joué », ce qui lui avait presque valu la réception d’une bouteille de vodka sur le crâne. Soucieux de leur condition physique, les canadiens annoncent pour leur part qu’il s’agit « de l’endroit le plus chaud où nous ayons joué. Nous sommes The Flatliners, si nous mourrons ce soir, rappelez-vous de nous ». Et boum « Here Comes Treble » est envoyé avec une puissance imparable. C’est qu’ils savent comment régler leurs amplis les bougres ! Bon peut-être pas tant que ça, puisque le courant les lâche en plein milieu du morceau. Arf. Tant pis pour le morceau, qui ne sera pas achevé, et c’est finalement la fracassante « There’s A Problem », skacore à souhait, qui vient faire s’agiter le pit et relancer le show. Maintenant tout le monde est chaud, et le pogo ne désemplit pas, avec tout plein de mecs qui font les costauds pour prouver leur virilité en se frottant torses nus les uns contre les autres et en mélangeant leur sueur. Avec l’autre titre phare de leur premier album, « Fred’s Got Slack », on se rend compte de l’évolution du groupe, qui a peu à peu laissé les accents ska au garage.

Pour le reste, ce sont évidemment les titres du dernier opus, « Cavalcade », qui se taillent la part du lion et ravagent tout, avec les « The Calming Collection », « Carry The Banner », ou l’exceptionnelle « Liver Alone ». Bonjour comment ça joue à mort de tous les côtés ! Entre un batteur décontracté du bulbe mais qui martèle comme s’il avait quatre bras, les deux gratteux qui se renvoient la balle et un bassiste qui profite de sa 5 cordes pour singer Korn entre deux chansons, le groupe semble s’éclater autant que le public. C’est une vraie démonstration, et même les titres les plus « posés » comme « Monumental » ou « Count Your Bruises » (joué pendant un problème technique avec la tête de basse) ne viendront pas calmer les ardeurs d’une Miroiterie qui transpire du sol au plafond désormais. La set-list est impeccable. On déplorera tout juste l’absence de la détonation « Shithawks », mais vraiment à peine, tant les gros titres comme « July ! August ! Reno ! » ou « Eulogy » auront poussé au cul.

Les guitares à peine reposées que le rappel est demandé et obtenu par un public pas encore rassasié. Sportifs, les Flats, même pas 25 ans de moyenne d’âge (j’ai du lait dans mon frigo qui est plus vieux), y retournent et torchent l’affaire avec « This Respirator » en guise de conclusion. Alors oui il faisait chaud, mais la fraîcheur du groupe aura été le meilleur des ventilateurs.

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