juin
6
2011
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Punk-O-Rama 8 |
Contexte :
2003. J’étais jeune, insouciant et j’étais en pleine découverte du vaste monde du punk rock. Je m’émerveillais encore devant chaque groupe découvert, je n’avais pas vraiment conscience de la dimension politique et spirituelle du mouvement, et mes goûts étaient parfois douteux. De nombreux évènements m’ont emmenés à ce que je suis aujourd’hui et à développer ma culture musicale et idéologique concernant le punk et le rock au sens large. Mais un d’entre eux m’a particulièrement marqué.
Chronique :
Cette année là en effet, on m’a offert pour mon anniversaire Punk-O-Rama 8 et les groupes présents sur cette double galette m’ont accompagné tout le lycée durant. Que trouvait-on sur cette compil’ ? Simplement un florilège de ce que le punk rock proposait de meilleur en 2003. Les Punk-O-Rama, à quelques exceptions près, ont toujours constitué une excellente prise de vue du milieu, un panorama de l’année en question. Du moins du point de vue de Mr. Brett (Bad Religion/boss d’Epitaph), au bon goût certain jusqu’à ce qu’il... craque complet avec plusieurs signatures plutôt louches...
En 2003 donc, on pouvait compter sur les valeurs sûres. NoFX, Bad Religion, Dropkick Murphy’s, Pennywise, Millencolin, Bouncing Souls et Rancid sortaient encore d’excellents albums. La vague pop punk mélo des années 2000 était très bien représentée avec Matchbook Romance ou Sugarcult. On trouvait toujours des OVNI dont un remix remarquable de "Quick Death" des Transplants par Error. Etonnemment on trouvait également quelques morceaux hip hop (Sage Francis). Et puis il y avait tous ceux dont je suis devenu fan : Motion City Soundtrack, Turbonegro, Refused (à titre posthume) ou encore The Black Keys.
Il est assez fou d’imaginer la diversité de cette compilation. Les presque métaleux Death By Stereo côtoyaient The International Noise Conspiracy, les coreux de Raised Fist et de F-Minus se mêlaient aux surprenants Hot Water Music ou aux Distillers. Les Allemands foufous de Beatsteaks étaient aussi de la partie.
En y repensant, peu de titres ne m’ont pas interpellé et si j’ai usé cette compilation jusqu’à ce que chaque piste soit rayée c’est que j’ai développé un attachement particulier pour cette époque. Comme d’autres au volume 5 et d’autres au volume 3 avant eux, etc... Il n’y a donc absolument rien à jeter dans ce Punk-O-Rama et si j’ai longtemps zappé les titres hip hop car sans en comprendre les lyrics, ils n’avaient que peu d’intérêts, j’en déguste aujourd’hui toute la saveur. Et pourquoi parler autant de cette édition ? Pourquoi ne pas parler des 7 précédentes qui, bien qu’inégales, étaient toutes plutôt bonnes ? C’est simplement parce que par la suite, ce label mythique qu’est Epitaph allait évoluer et nous proposer un punk rock d’abord teinté d’emo, puis des groupes de screamo mécheux dont je ne me suis jamais senti très proche. Les Punk-O-Rama allaient alors laisser place à Unsound et l’esprit ne serait plus jamais le même...
Ce disque était pour moi un cap. Passé ce cap, Epitaph a perdu la magie qu’il opérait sur moi à chaque sortie et si ces dernières années, les signatures sur le label californien sont de qualités, la deuxième partie des années 2000 aura fournie sont lot de groupes insipides et peu inspirés.
Il est également important de rappeler que Punk-O-Rama présentait aussi des groupes signés chez Hellcat, Burning Hearts ou Epitaph Europe et que la diversité de cette compilation venait aussi de là. En tous les cas c’est toujours un royal plaisir que de réécouter ces titres qui sont autant de tubes pour moi et me ramènent à l’une des plus belles époques de ma vie (pourtant pas si longue).
Comme dirait ma copine : “Punk-O-Rama 8 est aux punk rockers ce que l’internet est aux geeks : une absolue nécessité.”
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