oct.
9
2010
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Nina’ School + Wank For Peace + Poésie Zéro @ Le Chiquito (Paris - France) le 02/10/2010 |
Un concert le samedi soir, quelle bonne idée. Coup d’envoi d’une première semaine d’octobre remplie de dates tous les soirs sur la capitale. Grosse affluence dans le petit bar du Chiquito, et un paquet de kids qui se retrouvent devant le flipper et le billard de l’étage. Il suffit d’emprunter « l’escalier de la mort », d’une largeur d’1m, d’une hauteur d’1m50, et avec une chaîne qui court tout son long, pour avoir l’impression de rentrer dans la cave d’un serial killer.
De psychopathes il est bien question avec les délicats Poésie Zéro. Emmenée par l’omnipotent Fikce (batteur de Justin(e), de Maladroit et chanteur de Mon Autre Groupe), la formation parisienne de moins d’un an d’âge balance des vers à la Verlaine du type « Non c’est pas le fait que tu aimes sucer des bites / Non c’est pas le fait que tu t’habilles comme une pute / Le problème avec toi, c’est que t’es conne ». Voilà. Au moins, le nom du groupe avait annoncé la couleur. Et comme tout ça est envoyé dans la bonne humeur, ça passe comme papa dans maman. Sauf que là, y a des sentiments.
Musicalement, on est proches des groupes Guerilla Asso, forcément, et les kids s’y retrouvent. Le déjà tube « Rock One » est repris en chœur par les costauds qui ont la bonne idée de soutenir leur scène autrement qu’en faisant « kikoo » ou « lol » sur Facebook et viennent à tous les concerts dans les rades parisiens. Cadeau bonus, les textes sont distribués à l’entrée, comme à la messe. De la joie donc, et beaucoup de transpi déjà. Le temps de finir par une reprise de Sick Of It All traduite en français et qui devient donc « Dans Le Souterrain », et on peut enfin remonter mettre un peu d’air dans ses poumons et de liquide dans la gorge.
Les Wank For Peace ne tardent pas à débouler, mais pour peu que les gens soient restés un peu plus longtemps à la fraîche en haut, la cave moite est déjà suffisamment remplie pour n’avoir droit qu’à quelques aperçus du concert. Les aller-retours dans l’escalier de la mort n’en finissent plus. Le public de ce soir semble moins concerné par le hardcore mélo des angevins (les habitants d’Angers quoi), qui pourtant donnent tout ce qu’ils ont et suent à grosses gouttes. Une grosse demi-heure et le dernier morceau rempli de « oh-oh » vient conclure le set.
De l’air, de l’eau, mais toujours pas l’heure de faire dodo. Retour dans l’antre de la bête, désormais remplie ras-la-gueule, et les Nina’ School vont le faire déborder dès les premiers accords. Le pogo part au quart de tour, et chaque refrain des bordelais est repris en chœur par un public qui non seulement a dû kiffer leur premier album, mais également conserver un bon souvenir de leur passage parisien aux côtés des vétérans de P.O. Box. Leur split avec Black Sheep vient à peine de sortir que déjà le second album est bouclé. Alors on a le droit à pas mal de nouveaux titres, qui annoncent une certaine continuité dans la musique des jeunes éphèbes : riffs qui poutrent, les trois voix qui se répondent et des chœurs placés en mitraille comme les américains aimeraient savoir le faire.
Ils sont faciles, malgré la grosse chaleur qui fait tomber le t-shirt de chacun (les filles rougissent), et envoient le minimum syndical de blagues qui accompagnent leurs concerts. Si les nouvelles chansons passent bien, ce sont forcément les « anciennes » qui font le plus chavirer une salle dont la ventilation est désormais inutile. Les kids suffoquent, mais trouvent la force de beugler avec Nina’ School les refrains des « Punk Rock Star », « M.S.I. », de chercher à crier « A 60 ans » en rythme sur « Tom », ou de faire les « oh-oh » sur « Du Bruit Dans La Tête » et encore une fois « Tom », chanson phare dans la set-list du groupe, indiscutablement.
Les gens sont rincés, le groupe aussi, alors « De Travers » vient conclure la soirée, pendant que tout le monde jette ses dernières forces et fait tomber ses dernières gouttes de sueur sur le sol de la cave, qui a encore recueilli l’ADN de dizaines de victimes ce soir.
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