Nina’ School + The Arteries + For A Second @ La Cantine de Belleville (Paris - France) le 07/09/2009

On le sait, on le répète et on le vit : il est de plus en plus tendu du string d’organiser des concerts alternatifs à Paris sans que les voisins ne se plaignent, que le patron ne cherche à vous entuber, que la police ne s’en mêle ou que le public ne réponde pas présent. Et des fois, alors qu’on a trouvé un endroit cool, un deal à peu près honnête et qu’il y a du monde, surgit une autre hantise des groupes en tournée et de l’organisateur de concerts : le van qui tombe en rade.
Il est près de 20H30 et les Nina’ School sont encore sur la route. Parviendront-ils à arriver jusqu’à Paris ? La question est sur toutes les lèvres. Une bonne quarantaine de personnes s’est déjà pointée à la Cantine de Belleville, petit bar dudit quartier populaire, abritant au sous-sol une cave pouvant accueillir au grand max 80 personnes.

C’est For A Second qui débute. Leur premier EP est sorti il y a quelques semaines, mais le line-up est désormais très différent, avec par exemple un ex-Full Screen et un ex-Burst One’ Side dedans. Du coup le genre change également, pour se rapprocher d’un hardcore mélodique de type classe, dans la lignée de No Trigger, Crime In Stereo et autres trucs sympas pour déboucher les tympans. Pas mal de leurs potes squattent les premiers rangs, les vannes fusent dans le public, mais surtout dans le micro du chanteur, qui assure le décompte du nombre de membres du groupe torse nu. C’est qu’il fait vaginalement chaud là-dedans... et moite. Un set plutôt court mais intense, avec des chansons très cool et une bonne maîtrise, voilà qui laisse augurer du tout bon pour la suite.

La curiosité du soir, ce sont les anglais de The Arteries, en tournée dans notre joli pays d’adorateurs de fromages. Le hic, c’est que le chanteur n’a plus de voix. Décidément, cette soirée semble aussi maudite que le jour qui a vu naître Pascal Obispo. Heureusement les quatre musiciens encore valides ont de la ressource, avec leur side-project baptisé The Ssssnakes. Séquence découverte donc, avec un petit set finalement fort sympathique. Au menu du punk rock, des chansons de quelques secondes, et même une reprise du "Silly girl" des Descendents. Le public joue le jeu, l’ambiance est cool, tout le monde transpire et fait fi des quelques problèmes techniques pour passer un bon moment.

L’heure tourne, les bières se vident, les discussions s’alimentent, mais toujours pas de bordelais à l’horizon. Puis arrive un camion rouge. Les Nina’ School débarquent en urgence. Le matos est descendu en 2-2, pas de balances, un petit soundcheck et puis ça ira bien. Finalement le groupe était le plus attendu de la soirée, et ce retard ressemble bien à un coup monté pour passer en tête d’affiche et faire saliver les gens ! Du coup quand ça commence, le public est au taquet, et ça tombe bien, le groupe aussi. Ils viennent de vivre le pire jour de leur vie, alors pour se défouler ils envoient tout, et ça fait du bien.
Dommage, il manque un micro et les voix ne sont pas très fortes. C’est donc le public qui assurera les chœurs sur les refrains prenants du quatuor, entre deux pogos. Voire même pendant.

Entre chaque chanson les blagues fusent. Le Havre en prend pour son grade, la grisaille de la ville côtière étant comparée aux Détracteurs dans Harry Potter. Les gens sont presque suppliés d’acheter cds et t-shirts pour aider le groupe à rembourser les 8 000 euros que le groupe a perdu en 3 jours de galère (il y en a même un qui va se faire tirer les oreilles, puisque le 4x4 de papa est resté au garage). En tout cas, le jeune groupe confirme toutes les promesses de son très bon premier album, en balançant ses brûlots et ses personnages comme "Shaun MacKenzie", "Tom", ou "Mr Anti-Kids", ce fameux monsieur qui va encore passer Noël tout seul, et qui a le droit ici à une version électrique de sa chanson, après avoir été découvert sur la compilation acoustique de Guerilla Asso.
On a attendu ça longtemps, on a transpiré, on en ressort tout moite et c’était beaucoup trop court, mais qu’est-ce que c’était bon : un vrai dépucelage !

Connexion
Inscription
Informations de connexion
  •  

Copyright © 2003 - 2012, punkfiction.servhome.org. Tous droits réservés.
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons.


SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
<>