avril
4
2007
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My Chemical Romance le Elysée Montmartre (Paris) |
Honnêtement je ne pensais pas retourner à un concert de My Chemical Romance, la faute à une seconde date française au Trabendo plus que mitigée qui contrastait totalement avec leur première venue endiablée à la Boule Noire. Tout ça, c’était en 2005. Depuis le groupe a dégainé "The Black Parade", un album à l’ambition clairement affichée, mais surtout au potentiel insoupçonné. Explorant une facette plus rock que l’emo tant à la mode, le groupe d’anciens vampires a su surprendre et conquérir un nouveau public. J’arrive sur le coup de 20 heures à l’Elysée Montmartre, pour une date "intimiste" si l’on considère qu’un Zénith est d’ores et déjà programmé pour le 19 juin ! La date est sold-out, certaines places se revendent plus du double au marché noir. Le show a apparemment commencé à l’heure prévue (c’est rare), et Funeral For A Friend joue ses tous derniers morceaux. Avec un nom comme ça on devine très vite le genre... Le groupe des compatriotes de Ryan Giggs (gallois donc) a une bonne réputation, les fans ont fait le déplacement et le son est impeccable. Biens en place, ils délivrent leur emo larmoyant costaud juste ce qu’il faut sans pour autant arriver à le rendre transcendant.
Hop on passe au bar, quelques emogirls maquillées partout où c’est possible commandent un demi pour deux en s’exclamant "holala on va encore être bourrées !". Sur scène une banderole floquée du logo du groupe est déployée, du coup je me prends une rafale de cris stridents dans les tympans, et les mêmes cris seront poussés dès qu’un roadie rentre sur scène. C’est même du gros délire quand l’un d’eux accorde la guitare... Par contre la sono qui balance des classiques des Smashing Pumpkins, ça n’a pas l’air de les émouvoir (un comble pour des emos mouahah).
20h32 : les lumières s’éteignent. Première surprise, le groupe n’arbore pas ses vestes à la Beatles mais certains fans s’en sont procurées par contre ! Ils sont sapés à la cool, t-shirts, chemises... Le décor est également inexistant. On suppose que la scène de la salle ne se prête pas aux ambitions scéniques du groupe (dont Gerard Way nous avait parlé lors de notre interview), et que le visuel devrait jouer dans une autre catégorie au Zénith. Tout pour le show alors ce soir. Le groupe balance direct "Dead !", et tout le monde se met à sauter sur place. Comme sur "The Black Parade", c’est "This Is How I Disappear" qui vient tout défoncer juste derrière. Et histoire de ne pas calmer le jeu, MCR balance son tout premier hit : la terrible "I’m Not Okay", qui scéniquement ravage tout, mais le pit pas vraiment guerrier a du mal à suivre la puissance du morceau. Beaucoup de bras sont tendus vers la scène, chacun(e) veut toucher un petit bout de son "Gégé".
On remarque que la batterie prend pas mal le dessus, avec une grosse caisse que l’on entend vraiment beaucoup. Le son est très proche de la perfection ceci étant dit. Mickey à la basse semble avoir gagné en assurance, et n’hésite pas à se tenir sur le devant de la scène. Ray Toro est LA grande attraction musicale du groupe. Voilà un guitariste qui se ballade, se fendant de solos Bryan Mayesques, et improvisant même quelques petits riffs particulièrement bien sentis. Derrière lui on voit un clavier, par contre on ne l’entend pas... A part sur les accalmies "Mama" et "Cancer", ainsi que sur l’intro de "Welcome To The Black Parade", la tuerie qui faisait office de premier single. La foule n’est pas loin d’être en délire pour ce qui est sans doute le meilleur morceau du groupe à ce jour. La quasi-intégralité du dernier album est exécutée, avec des moments de faiblesse comme par exemple le dernier single "I Don’t Love You", qui décidément est aussi plat en live que sur cd. Le groupe enchaîne morceau sur morceau, Gerard parlant brièvement de temps en temps avec le public, dont une partie vient d’Angleterre.
Grosse énigme de la soirée : qui est le second gratteux ? Le taré Frank Iero est annoncé malade et ayant quitté la tournée, pourtant celui sur scène lui ressemble beaucoup, beaucoup. Finalement il s’avère que c’est bien lui, encore malade, et donc pas apte à sauter partout comme d’hab, dommage pour le spectacle. MCR fait totalement l’impasse sur son premier album, et ne revient que brièvement sur "Three Cheers For Sweet Revenge", avec "You Know What They Do..." (ah cette manie des noms à rallonge). Le groupe a par contre la bonne idée de ne pas jouer la fadasse "Ghost Of You", mais se passe de "Thank You For The Venom", ce qui fait grincer bien des dents... "The Shapest Lives", la groovy "Tennagers" et les supers refrains de "Famous Last Words" viennent compléter une set-list qui de toute façon reprend tout le dernier album, mis à part deux titres.
My Chemical Romance déroule, tranquillement. La grosse machine est lancée et en terrain conquis. Ainsi personne ne s’offusque quand les lumières s’éteignent, juste avant un rappel express, avec un Gerard Way noyé dans la fumée, avant de lancer le vieux single "Helena", à l’ancienne quoi. 21H45 et tout le monde dehors. Show efficace, mais trop court. En même temps, pour beaucoup y a école demain. Nous, on va plutôt aller au bar...
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