La Dispute + Touché Amore + Death Is Not Glamorous + Mike Revolta @ Le Batofar (Paris - France) le 25/07/2011

Ah c’est sûr, avoir des béquilles, ça limite les déplacements. C’est dans ces conditions qu’on se rend compte que le métro parisien n’est pas fait pour les handicapés. Mais bref, après six semaines à vivre recluse, sans concerts ni alcool (pour des raisons évidentes de précarité d’équilibre), c’est enfin la reprise, avec une jolie affiche hardcore au Batofar.

Les jeunes Ffrenchies de Mike Revolta ouvrent avec leur hardcore’n’roll déjanté ; un espèce de mix entre Norma Jean et leurs grands cousins de Sna-Fu. Pour un groupe qui n’existe que depuis un an (avec tout de même un EP au compteur), il faut reconnaître qu’ils ne se débrouillent pas si mal : présence scénique nickel, pas de pains et bonne humeur du chanteur. Après, on a un peu de mal à distinguer les différentes chansons entre elles, mais c’est inhérent au style "destructuré". Un groupe à suivre donc.

Bon, c’est pas le tout, mais la boisson pas chère, ça ne pousse pas au Batofar, on va donc zapper l’autre groupe français (Marie Kimberley) pour se ravitailler. Malheureusement, il parait qu’on a aussi raté Birds In Row. Tant pis, on passe direct à Death Is Not Glamorous. Si les Osloviens ? Oslais ? Osl... norvégiens ont été affectés par les récents événements survenus dans leur contrée, ils n’en ont rien laissé paraître. Leur jeu de scène est bourré d’énergie, et les accords de hardcore teintés de punk mélo font mouche sur un Batofar blindé. Avec le temps pourri qu’on se tape depuis un mois, la pause Death Is Not Glamorous arrive à point nommé pour nous filer un peu la pêche pour l’été.

Du coup, c’est le changement radical d’ambiance avec Touché Amore (ou, comme le disent les vendeurs surentraînés de la FNAC : "Touche A Mort"). C’est plus le genre de groupes à écouter après une sale journée pluvieuse. Et le ton est lancé dès le début, le groupe est là pour cracher ses tripes ce soir, et nous avec. Grosso modo, on est tout simplement en train de se prendre un cours magistral de hardcore dans la tronche. J’ai rarement vu un groupe du genre dégager autant de rage et d’émotion dans son set (à part peut-être Defeater). Et le grand moment, c’est quand Jordan Dreyer de La Dispute vient taper le featuring sur "I’ll Get My Just Deserve" et "I’ll Deserve Just That". C’est un peu comme un plan à trois, tu maîtrises plus ce qui se passe, tu sais pas qui est où ; mais c’est juste trop bon pour se poser ces questions. En 30 minutes, à raison d’à peine 90 secondes par chanson, Touché Amore arrive à nous mettre en transe, à tel point qu’on met un temps à comprendre que le set est bien fini après les choeurs acapella de "Honest Sleep" repris par un public conquis.

A peine le temps de se remettre de ce show qu’on remet le couvert avec La Dispute. On passe encore une étape niveau chant torturé, on est pas loin des performances de Geoff Rickly de Thursday qui débiterait un flow de hip-hop. Par contre, c’est un petit peu plus dur de rentrer dans leur set que dans celui de leurs prédécesseurs. Peut-être à cause des instruments moins mis en avant que sur les albums. Cela reste tout de même un spectacle d’une grande intensité. Il n’y a qu’à voir les réponses sur des chansons comme "Andria" ou "Damaged Goods" pour se rendre compte de toute la puissance que dégage les petits Michigannais. Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, c’est au tour de Jeremy Bolm de Touché Amore de venir pousser la chansonnette sur les deux autres morceaux de leur split, "How I Feel" et "Why It Scares Me". Oui messieurs, c’est ça un orgasme multiple. D’ailleurs, avec un tout petit peu de patience (le temps du rappel quoi), on peut remettre ça avec "Said The King To The River" pour finir le set en beauté.

On regrette presque de quitter des mecs qui font autant de bien (à mes oreilles, évidemment), mais il faut savoir être raisonnable et respecter leurs limites. Et puis, pour certains d’entre nous, on sait qu’on va les revoir sur la même tournée dans pas longtemps... Cette sensation, c’est un peu comme repartir le lendemain matin avec un numéro de téléphone sans avoir eu besoin de le demander : on sait que ça présage de bons moments dans un futur proche.

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