Offspring (The) - Ixnay On The Hombre

Publié le 16 juin 2010 par Matt

Contexte :

S’il y a bien un groupe qui déchaine les passions autour du punk rock californien, c’est bien The Offspring. Entre les fans de l’album Smash qui considèrent que le groupe s’est ensuite perdu en route, et la génération Americana pensant qu’ils tenaient ici LA base de ce que le punk rock moderne offrirait de mieux pour les 10 ans à venir, il n’y a qu’un point d’accord : c’est que ce groupe est capable du pire comme du meilleur. Le meilleur, parlons-en justement. Ce que tout le monde a tendance à oublier c’est qu’entre Smash et Americana il y a eu Ixnay On The Hombre, album au succès moindre comparé à ces deux mastodontes, mais considéré par un grand nombre de fans comme leur album le plus abouti et le plus efficace. Ixnay On The Hombre est un album réalisé afin d’honorer la fin du contrat avec Epitaph. Le groupe étant en froid avec Brett Gurewitz, en pleine bataille judiciaire, l’album sort finalement sur la major Columbia Records aux U.S. et Epitaph en Europe, un peu plus d’un an avant son petit frère Americana. Le groupe, ne sachant pas trop sur quel label sortirait cet album et comment celui-ci serait accueilli et promu, s’est permis de le faire à sa manière et selon ses envies du moment.

Chronique :

Ainsi on a affaire à un album spontané et un peu délirant à mi-chemin entre le punch de Smash et l’accessibilité d’Americana, empruntant au punk rock à tubes de l’un avec "All I Want", "Mota" ou "Cool To Hate", et au punk rock FM typiquement californien de l’autre avec "Meaning Of Life", "Gone Away", "Leave it Behind" ou encore Amazed".
Comme à son habitude, le groupe offre une avalanche de tubes et plus de surprises que jamais. Tandis que l’album débute par une mise en garde loufoque (de Jello Biafra himself !) nous rappelant que ce disque pourrait être dangereux s’il tombait entre de mauvaises mains, on nous offre à la mi-album, une musique d’ascenseur "Intermission" pour nous convier à la détente avant que le titre le plus énervé de l’album, et premier single, "All I Want", ne vienne nous assommer. Les étrangetés ne s’arrêtent pas là, "Me And My Old Lady" prouve une fois de plus les affinités du groupe avec les mélodies arabisantes que l’on avait pu observer sur les albums précédents, le tout sur un titre évoquant l’amour d’un jeune homme pour une femme plus v… euh, mature et expérimentée.

Un hymne à chanter à tue tête par-ci ("Way Down The Line") et par là un titre ska punk ("Don’t Pick It Up"), classique à chaque album. Oui sauf que ces titres sont diablement inspirés et que le banjo final de "Don’t Pick It Up" rajoute une dimension originale très bien sentie. Cet album réussit sur le même terrain que Smash en offrant des titres sérieux et rageur et des titres fun sans que l’album ne perde son homogénéité. Et comme sur Americana, chaque morceau est un tube, rien n’est à jeter, tout est approuvé. Là où Smash était trop hargneux ou Americana trop mielleux, cet album est un parfait compromis produit par les mains de maître de Dave Jerden (Social Distortion ou Jane’s Addiction pour ne citer que les meilleurs).

On notera aussi la collaboration sur cet album de Davey Havock (AFI) assurant les chœurs sur plusieurs titres. Rappelons qu’AFI était alors signé sur Nitro Records (label de Dexter Holland and Co). Dexter Holland justement, brille par une voix encore fougueuse bien que plus mélodique et particulièrement mise en avant sur la ballade "Gone Away" (autre single). Il s’essaye même à la réalisation sur le clip de "I Choose", titre déjanté et bondissant. Car oui même les clips des 4 singles (le dernier étant "The Meaning Of Life") et le clip fait maison de "Cool To Hate" sont à la hauteur des attentes. Avec son nom intriguant et sa pochette morbide d’inspiration mexicaine, l’album se veut définitivement surprenant.

Mon coup de cœur va à "Change The World", titre qui vient clôturer l’album et dont l’excellente intro venait déjà clore Smash de la meilleure des manières. Une attente qui aura été justifiée tant ce titre illustre pour moi tout l’album : des lignes inspirées, un refrain entêtant et toujours ce gros son californien qui nous donne envie de se teindre les cheveux en blond peroxydé. Finalement cet album c’est un peu le chaînon perdu entre les deux pièces maîtresses du groupe, cela ne l’a pas empêché d’être disque de platine mais il passe bien trop souvent à la trappe médiatiquement. Alors que vous soyez des vieux désabusés voulant retrouver l’enthousiasme que vous procuraient les années 94-95, ou que vous soyez comme moi un jeune con cherchant un peu plus de spontanéité et d’authenticité que depuis le virage radio-friendly, jetez une oreille sur cet album qui, à défaut d’être un chef-d’œuvre, reste pour moi le meilleur effort du groupe. Je l’avais découvert en cassette et laissez-moi vous dire que jamais une cassette n’a autant tourné dans mon poste. Souvenirs, souvenirs.

Note : 17 / 20

Année : 1997

Note : 42 minutes

Labels : Epitaph Records / Columbia Records

Tracklist :

01. Disclaimer
02. The Meaning Of Life
03. Mota
04. Me & My Old Lady
05. Cool To Hate
06. Leave It Behind
07. Gone Away
08. I Choose
09. Intermission
10. All I Want
11. Way Down The Line
12. Don't Pick It Up
13. Amazed
14. Change The World

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