Contexte :
Si à l’heure d’aujourd’hui (expression totalement dénuée de sens, soit dit en passant) The Lawrence Arms ne sont pas très prolifiques et même un poil flemmards (on frôle les 5 ans entre deux albums depuis Oh ! Calcutta !) ce n’était pas le cas à leur début. Un an à peine après leur formation, les trois compères de Chicago nous livraient leur deuxième opus, Ghost Stories.
Chronique :
Cadeau de Noël de ma chère et tendre, il était là tout enrubanné dans un beau papier brillant. Carré et de 30 centimètres par 30, ça ne peut être qu’un vinyle, mais lequel ? Déballage dans les règles de l’art, autrement dit je m’acharne sur le papier comme monsieur le curé avec ses enfants de chœur, et là, quelle surprise : Ghost Stories des Lawrence Arms ! La pochette est superbe avec un artwork du plus bel effet, un collage de vielles photos de photomaton à l’ancienne (sépia et noir et blanc), où l’on voit nos trois compères en plein délire. Le tout est sali et noirci, et oui, comme dirait l’autre, "même la Joconde subit les outrages du temps". On voit resurgir les vieux fantômes du passé et le tout file un beau frisson. L’influence de la sombre et triste Chicago se fait déjà sentir sur le groupe. Bref, trêve de considérations sur l’esthétique de l’album, passons maintenant au fond qui se révèle tout aussi bon.
Dès le début de "Sixteen Hours" (que le groupe expédie en 1min 06) on s’aperçoit/se remémore que le groupe a depuis lors, beaucoup évolué. Non pas qu’il soit mauvais ou même moyen mais cet album est beaucoup moins assuré que ce que le groupe nous offrira par la suite ("Turnstyles" ou encore "The Old Timer’s 2x4" qu’on retrouvera plus tard et ré-enregistré sur Cocktails & Dreams). La voix est moins nette et on voit bien que le groupe cherche encore ses marques, la superbe complémentarité entre Chris et Brendan, qui fera la force du groupe, n’est pas encore là et le chant se partage entre les deux au fil de l’album même si c’est Brendan qui en assure la majeure partie.
Cet album reste néanmoins excellent ("Chicago Is Burning" en est une belle preuve) et même si certaines mélodies restent un peu hésitantes au niveau du chant ("Ghost Stories", "106 South"), la qualité est là comme on peut s’en rendre compte avec la pétillante petite bombe pop "All The Week". Certains titres portent bien leur nom comme "Minute" (1min 06) ou "The Last One" qui clôture la galette. On a pourtant du mal a se dire que c’est le dernier morceau tant l’album est bon.
Au vu des textes que le groupe a écrits par la suite, le songwriting est déjà impressionnant tant il est émouvant et entrainant à la fois. Les références qui feront la particularité du groupe sont déjà présentes, on passe aisément des Simpson ("Asa Phelps Is Dead") à Hollywood ("Light Breathing").
Après seulement quelques concerts dans les pattes, les Lawrence Arms confirmaient avec ce deuxième album tout leur talent. Et à entendre cette galette, il n’y avait pas besoin d’aller demander l’avis de Madame Irma pour prévoir l’avenir de ce groupe.
Note : 16 / 20
Année : 2000
Note : 30 minutes
Labels : Asian Man Records
Tracklist :
01. Sixteen hours
02. Chicago Is Burning
03. Turnstyles
04. Asa Phelps Is Dead
05. All The Week
06. The Old Timer's 2x4
07. Here Come The Neigborhood
08. Light Breathing (Me And Martha Plimpton In A Fancy Elevator)
09. Ghost Stories
10. 106 South
11. Minute
12. The Last One