Converge @ Le Nouveau Casino (Paris - France) le 12/06/2011

Le Furia Sound est un festival qui accumule les déboires : plaintes des riverains, déménagements réguliers, suppression graduelle des subventions... L’année dernière, il n’avait même pas pu avoir lieu ; cette année, le voici annulé trois jours avant. Heureusement, l’asso Kungfuzi réussit à sauver les meubles : Converge joue au Nouveau Casino ce dimanche 12 juin.

Malgré les rumeurs, ce n’est pas Rise And Fall qui ouvre, mais un mec qui fait tourner une playlist, sans aucun mixage. En même temps, si le Furia avait eu lieu, on aurait dû se taper Yann Tiersen ou Pony Pony Run Run, donc on est forcément gagnants au change. C’est juste que c’est perturbant de se dire "Ah, si j’avais un Mac (l’ordinateur, pas le proxénète), je pourrais aussi faire des premières parties ; mais malheureusement, les PC sont proscrits dans les milieux artistiques". Pas grand chose à dire sur ce set, à part que le monsieur sur scène a de bons goûts musicaux.

La salle s’est remplie pendant le "DJ set" et est quasi-comble quand les maîtres du mathcore entrent en piste. Une minute, dix-neuf secondes et "Concubine" plus tard, on sait qu’on n’est pas là pour faire de la dentelle au crochet. La violence de ce début de set fait vraiment plaisir à voir, tout de suite on est pris dans un maelström et on ne peut pas en sortir avant la première pause du groupe. Donc l’annonce de la sortie du split avec Dropdead est accueillie avec joie, ça permet de souffler un peu.
Mais c’est pour repartir de plus belle sur "Runaway", la petite dernière sur le-dit split. Elle n’a rien à envier à ses aînées de "Jane Doe" ou "No Heroes" : un mélange redoutable de puissance et de rapidité, avec des choeurs à la Cave In époque "Perfect Pitch Black".

Et le concert suit son cours au fil des beats de batterie à 200 à l’heure, des ambiances lourdes limite malsaines et des changements de rythmes incessants. Les quatre zicos sont au meilleur de leur forme ce soir, et visiblement, c’est contagieux pour le public. Tout ce beau monde moshe avec enthousiasme... Un peu trop pour ma part, une torsion à la cheville (en réalité une fracture du métatarse, j’apprendrai ça plus tard dans la soirée) dans un circle pit me force à aller m’exiler dans des escaliers pour suivre le set un peu plus au calme. Ah c’est sûr, ça n’a pas la même saveur de loin, mais ça reste délectable : les Bostoniens ayant surtout exploré "Axe To Fall" pendant les trois quarts du set (avec des moments grandioses comme "Reap What You Sow" ou "Worms Will Feed"), la fin est consacrée aux morceaux plus anciens ("First Light", "Eagles Become Vultures"), et le set se termine sur un magnifique "Broken Vow", chaotique à souhait.

Evidemment, ça se saurait si Converge était le genre de groupe à nous laisser sur notre faim en live, et donc le rappel est de mise ; avec "Drop Out" et une intense "Last Light" pour conclure en beauté. Chaque fois que je les ai vus, les Converge finissaient dans mon top 3 des meilleurs concerts de l’année, et 2011 ne fera certainement pas exception à la règle. Il y a bien peu de groupes pour lesquels, suite à une chute dans un pit, j’accepterais de finir en béquilles sans aucun regret, mais Converge fait définitivement partie de la liste.