Bobby Sixkiller

Interview >> Bobby Sixkiller

Interview de Mick, chanteur/guitariste de Bobby Sixkiller, talentueux groupe de l’Est qui perpétue une certaine tradition frenchy du mélange des genres, du ska au punky reggae classieux avec de la soul dedans...

Salut Mick, merci de répondre aux questions de PunkFiction

Salut et merci de nous accorder du temps.

Quel regard vous portez sur votre 1er album, presque six mois après sa sortie ?

Après notre démo enregistrée dans un petit studio de notre village et un split vinyle enregistré à Metz dans des conditions très simples, et vu notre manque d’expérience, on peut dire que cet album nous fait du bien. On a eu la chance de travailler avec deux personnes super qui avaient déjà une beaucoup d’expérience et aussi du temps. Les rencontres, la scène, ça nous a apporté un certain bagage, nous sommes assez satisfaits du rendu, et les échos sont très favorables.

C’est le chanteur de Rebel Assholes (ex-65 Mines Street) qui a produit le disque dans son propre studio je crois…

Oui c’est Mathieu AKA Jean Loose qui nous a enregistrés chez lui à Vandoncourt avec Mitch son compère. C’est vraiment de super mecs ! Ils savent te mettre à l’aise et ils t’apportent leur savoir-faire tout en te laissant faire ton travail comme tu le sens. En tout cas ce fut un très bon moment au Indie Ear Studio.

Il se vend bien ? Vous le vendez uniquement en concert / distro et en VPC ou alors vous cherchez une distribution ?

Pour l’instant depuis sa sortie au mois de novembre, je crois savoir que c’est vraiment plutôt pas mal. Nous sommes distribués par plusieurs labels qui nous ont aidés à sortir le CD : Les Productions de l’Impossible du Chef, Redstar 73 en Espagne, Rudies Back à Angers, et les potes d’AK 54. Toutes ces personnes le distribuent via leur distro ou leur VPC. Pour le vinyle c’est autre chose. C’est Julien, un ami qui a fondé son propre label il y a quelque temps, Casual Records, qui s’occupe de la distribution vinyle sur sa VPC, son merch et en échanges. Le disque se vend désormais dans 12 pays il me semble, ils font tous du très beau travail. Et on est heureux que pour le vinyle on puisse bosser avec une personne très proche, puisqu’il est de Nancy.

J’ai vu qu’il était distribué en VPC par Jump Up à Chicago...

Je ne le savais pas mais c’est une très bonne chose que notre album se vende outre-Atlantique !

Je trouve que l’artwork de votre disque est impeccable. Tu peux nous dire qui l’a réalisé ?

Ah l’artwork !!! Tout le monde nous en parle et c’est vrai que nous sommes très contents du rendu et les gens aussi kiffent… C’est Barbee, un ami de Montbéliard qui l’a réalisé. Il fait partie des Productions de l’Impossible. C’est lui qui réalise tous les flyers de soirées et même certaines pochettes de productions comme celles de Rebel Assholes, 65 Mines Street, Les Chefs… En tout cas quand les gens nous parlent de notre disque ils font toujours un compliment sur la pochette. Il a fait du très joli travail.

Au départ Bobby Sixkiller c’est une histoire de potes, non ? Comment vous vous êtes rencontrés ?

Houla c’est très long… Alors pour la plupart on a tous déjà eu des groupes et on se connait depuis pas mal d’années. Pour certains depuis la maternelle… Apres le projet Bobby est venu car nous avions avec Ben, Boris et d’autres, un groupe ska jazz.

Ça s’appelait comment ?

On n’a jamais fait de concerts et on n’avait pas de nom, mais ce projet a duré deux ans et s’est terminé car trop compliqué, et pas tout à fait au niveau… C’était un groupe instrumental.

Et de quelle manière vous en êtes venus à écouter de la musique jamaïcaine ?

Ben comme je te disais, bien avant le groupe dont je viens de te parler nous avons eu différentes formations, mais plus ska-punk. Nous sommes tous depuis l’âge de 15-16 ans dans le ska et dérivés, mais je crois que c’est lié au temps, à la curiosité et surtout au fait qu’on se retrouve vraiment tous les cinq dans la période 60’s en général.

Vos chansons restent assez neutres sur la plan politique mais vous jouez assez souvent dans des concerts disons… engagés. C’est important pour vous comme démarche ?

Nos chansons sont neutres c’est vrai, sauf peut-être « Fuse is blazing » de la démo et « Guilty » de notre album. Ou peut-être aussi « October Morning » du split. Ce sont trois textes qui traitent sous forme d’histoires inventées de sujets comme les sans papiers, la répression policière ou le système judiciaire. La politique n’est pas au premier plan dans nos chansons c’est vrai, mais nous avons tous à différents niveaux une implication et nous soutenons des syndicats, des assos…

Il y a quelque temps vous avez refusé de jouer avec Warrior Kids à Dijon, un groupe de Oi ! 80’s reformé. C’est la faune qui traîne à leurs concerts qui vous a refroidis ?

Oui sur ce point y’a pas grand-chose à dire. On ne partage pas la scène avec des gens qui la semaine d’après la partagent avec un groupes clairement à l’opposé de nos convictions. Après, eux on ne les connait pas, mais c’est pour ça que nous avons décidé d’annuler cette date.

Ouais j’avais suivi un peu la polémique sur Warrior Kids qui joue avec West Side Boys…
Bref, j’imagine que vous travaillez à côté du groupe ou alors que vous êtes à la fac… C’est pas trop dur de combiner tout ça ? Surtout quand on joue aussi dans 65 Mines Street ?

Nous travaillons tous oui, et ce sera comme ça toujours je pense. On ne veut pas en vivre. C’est vrai que ça peut être parfois fatiguant entre la semaine de boulot et les week-ends sur les routes, mais on est encore jeunes et c’est maintenant ou jamais. Concernant mon cas personnel, je vis à cent à l’heure, c’est compliqué parfois, mais j’ai toujours voulu avoir un groupe et faire des dates, donc j’en profite et on verra.

L’intermittence c’est pas envisageable ? C’est trop galère ?

L’intermittence pour moi est envisageable si tu as plusieurs projets qui tournent. Je pense quand même que dans la scène où nous nous situons c’est très difficile.

Ouais il vaut mieux être sur un créneau ska-punk avec un côté festif et chanter en français comme la Ruda ou Marcel… Pour les tournées à l’étranger vous travaillez avec un tourneur ? Moskito Promotion ?

On bosse avec plusieurs tourneurs non officiels, on reste maîtres de notre destin. Nos contacts avec le temps s’agrandissent, Moskito/Grover pour l’Allemagne, on va peut-être travailler avec Artbag pour la Belgique, sinon c’est que du contact d’amis, de labels…

Vous avez joué avec Mr Symarip... Il est comment Roy Ellis ? C’est le genre à rester dans les loges à fumer des pétards ou bien il boit des bières avec les jeunes ?

Ça a été une très bonne expérience. Et franchement, d’être à ses cotés le temps d’une soirée c’était magique. Le mec est super sympa, une patate d’enfer…

Là vous allez jouer au Riverside Stomp en Allemagne. Ça va être la grosse teuf ça, y’a quand même des pointures, notamment Rude Rich and The High Notes, Dennis Alcapone, et les Italiens de One Droppers (leur album est excellent !)…

Alors ce festival, ce concert, c’est pour nous une sorte de petite consécration. Depuis le tout premier, avec les potes de Nancy on y monte tous les ans à vingt ! On avait même pas de groupe quand pour la première fois on est allé allez à Mainz ! C’est pour nous un des festivals très importants en Allemagne, et maintenant on y joue ! Je pense qu’on n’y croit toujours pas.

La classe…On sent une vraie culture Mod dans le groupe aussi. C’est pas étonnant que vous repreniez « Lovingly yours » des Mockinbirds sur scène. Ça vous va particulièrement bien d’ailleurs…

Merci. Alors ça c’est un peu nouveau ; comme je te disais tout à l’heure, on est très branché 60’s et la reprise de « Lovingly yours » apporte du renouveau à notre set. Pour ce qui est de la scène mod, c’est moi qui suis bloqué là-dedans depuis maintenant une petite année.

D’ailleurs sur votre disque, ce qui est appréciable, c’est que vous ne choisissez pas vraiment un style plutôt qu’un autre. Vous faites du skinhead reggae, du ska, du rock, y’a des influences soul, on pense au Clash aussi…

Oui c’est vrai, on s’est souvent posé la question : Est-ce qu’on reste dans un style ou alors prend-on le risque de tout mélanger ? En fait on n’a pas pu choisir et les influences dans le groupe sont vastes.

D’ailleurs j’ai vu que vous alliez jouer avec The Old Firm Casuals à Strasbourg bientôt. Ça va vous faire bizarre de croiser une pointure comme Lars Frederiksen…

Ho que oui ! Le mec quoi ! Rancid ! Ça va être une super soirée je pense.

En punk-rock, t’es branché sur quoi ?

Pour ma part c’est Clash, Rancid… Je ne suis pas à fond dans ce domaine ; je reste dans le classique avec ces groupes-là…

Vous écoutez du ska-punk encore un peu ? Vous connaissez Jaya The Cat ?

Je viens d’avoir l’album de Jaya The Cat qui est très bon. En tout cas je les ai jamais vus en live, mais de ce que j’ai pu voir en vidéo ça a l’air vraiment cool.

C’est des tueurs Jaya The Cat ! Je les ai vus au Luxembourg y’a trois ans et c’était juste énorme ! Sinon t’écoutes quoi en boucle en ce moment, à part Suedehead j’veux dire...

Haha, en boucle j’écoute que de la Northern Soul et LE groupe, le meilleur groupe de ska européen pour moi : The Moon Invaders !

Je suis assez d’accord, leur dernier skeud est génial…

C’est une GROSSE TUERIE tu veux dire ! J’aime beaucoup aussi plein d’autres trucs récents style Jim Jones Revue, Upsessions, Sonic Boom Six, et j’adore le jazz crooner.

Le dernier Upsessions est nickel ouais, et Sonic Boom Six je suis un fan absolu... Sinon vous avez trouvé une solution pour votre problème de chanteur avec 65 Mines Street ?

Disons qu’on a plusieurs solutions sous la main, tout n’est pas encore défini. Mais ça s’est super bien passé pour le Easter Ska Jam. 65 Mines Street is not dead !

Ouais et tu fais bien l’affaire on va dire. Vous la trouvez comment la scène française en ce moment ? On est encore loin de l’Espagne nan ?

Ho que oui ! Mais il y a quand même de très bons jeunes groupes qui montent comme les copains de The Branlarians et Groovin’ Jailers. Sinon y’a toujours de très bons groupes comme Two Tone Club , Moon Hop , 8°6 Crew…

C’est quoi vos projets pour les mois qui viennent ?

Notre première tournée, des concerts, tout ça, pour présenter notre album… Et on attaquera dès le mois de mai les nouvelles compo pour le second opus.

C’est cool ça…

Ouais on est parti, y’a encore du boulot mais on n’est plus que jamais motivé…

Et pour finir les questions à la con… Slackers ou Aggrolites ?

Dur… A mon avis Aggrolites parce qu’ils ont créé quelque-chose de différent.

Mod, skinhead, Suedehead, bootboy ou punk ?

Suedehead.

Moi aussi... Quadrophenia ou This Is England ?

Quadrophenia.

Specials ou Madness

Specials.

Fred Perry ou Ben Sherman ?

Ben Sherman.

Rancid ou NOFX ?

Rancid, évidemment !

Merci pour tes réponses, et longue vie à B6K !

Merci à toi mec !

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