Authority Zero + Poésie Zero + Hopak @ La Miroiterie (Paris - France) le 21/02/2011

Ce n’est certainement pas soirée disco ce soir, mais soirée « back to the 90’s ». Le Club Dorothée, les clubs français qui gagnent des coupes d’Europe, les discman et les vidéos de skate avec leur bande-son typée punk-rock. Et la Playstation, évidemment. Les orgas du jour, Bad Bear et Craze Records, sont plus ou moins nées à cette époque, et le groupe ricain Authority Zero fait pour la première fois escale en France.

D’autres amoureux de cette période ouvrent le bal, à savoir Hopak. Le chanteur a un bonnet sur la tête mais est pieds nus sur la scène de la Miroiterie. Ah la Miroiterie, autre vestige du temps qui passe... Toujours en appel, contre-appel, procédure et contre-procédure, le squatt tient bon, et sa programmation se porte bien, merci pour elle ! Il fait bien froid, mais les 5 costauds en train de jouer se réchauffent en sautant sur place, en rythme avec leurs breaks raggamuffincupcake-style. Skindred prend Lagwagon en levrette, les phrasés made in Jamaïca répondent aux envolées mélodiques sauce californienne, ça le fait bien.
Un bon frontman, ça aide forcément, et voilà l’autre fil rouge de la soirée. Une bonne soixantaine de personnes a osé se déplacer un lundi soir, mais l’ambiance est aussi calme qu’un après-midi en compagnie de Michel Drucker et son chien. Malgré toute leur bonne volonté, les Hopak ne parviendront qu’à faire sourire les gens, faire secouer les têtes et faire chanter les moins frigides sur un refrain. Dommage, mais très bon petit set de leur part.

Au tour des Poésie Zéro d’amuser la foule parisienne en délire, avec un set qui ressemble encore plus à un placement de marques qu’un clip d’Avril Lavigne. « Saint Hubert », « Coca-Cola » (un tube), « J’ai Menti Sur Facebook », même « Rock One » a le droit à son petit jingle, pas forcément publicitaire cela dit... Homme-sandwich également au menu, un kid arborant un t-shirt du groupe sur lequel les paroles sont inscrites. Le voici donc installé par le chanteur, Fikce (également batteur de Justin(e) et chanteur de Mon Autre Groupe), sur le devant de la scène, pour que les gens puissent lire le texte philosophique à base de « Non c’est pas le fait que tu aimes sucer des bites / Non c’est pas le fait que tu sois alcoolique / le problème avec toi c’est que t’es conne ». Voilà, donc tout ça dans la bonne humeur, avec gags entre et pendant les chansons, un chanteur qui se roule par terre, se ballade dans la foule, fait des mosh parts en manquant de se casser la gueule, et une réverbe de cathédrale sur les voix... « Dans Le Souterrain », adaptation en français d’une chanson du groupe Malade De Tout Ca (en VF) vient finir la prestation, et l’ambiance monte d’un cran pour l’arrivée d’Authority Zero sur scène.

Là encore le frontman a bien compris qu’il fallait mouiller le maillot. Le voici donc qui vient taquiner les premiers rangs, enchaîne les sauts de cabris, et fait débouler son flow de raggaeman blanc. Le skatepunk est partagé avec ce fameux phrasé, et un petit rayon de soleil semble percer les murs de la Miroiterie. Mais le thermomètre reste en bas. Il fait toujours aussi froid, mais les gens des premiers rangs commencent à s’agiter pour se réchauffer. Les plus chauds, ce sont les gaillards d’Hopak, pour qui AZ a vraisemblablement été une influence. D’ailleurs leurs initiales, AZ, ça correspond aussi à leur état d’origine, l’Arizona. Si ça c’est pas de l’anecdote croustillante ! Allez, place au jeu, avec le groupe qui déroule, et semble, son chanteur en tête, prendre du bon temps. C’est qu’ils ne devaient pas s’attendre à beaucoup mieux, avec un concert de dernière minute un lundi soir, donc bonne surprise pour eux.

Le batteur a désormais fait tomber le t-shirt pour montrer qu’il est tout tatoué, alors que le bassiste conserve sa casquette vissée jusqu’au menton, Harlem style. Voilà qu’il y a même un (petit) circle pit qui se forme, et c’est déjà l’heure du rappel. Qui commence par l’une des deux chansons réclamées par les connaisseurs, « One More Minute ». Tube en puissance, c’est clair. Mais l’autre demande, « Revolution » qui figurait sur la compilation Rock Against Bush de Fat Wreck notamment, ne sera étrangement pas jouée ce soir. Bizarre, dommage, mais bon, c’était quand même bien sympa tout ça, avec bonne ambiance dans la Miroiterie, et des enfants distribuant des bonbons à la place des habituels chiens qui se baladent entre les gens. MC Solaar l’avait bien dit : « les temps changent »...