A Wilhelm Scream + Rentokill + Fast Motion @ Le Batofar (Paris - France) le 04/12/2009

Ah le vendredi ! C’est la fin de la dure semaine de travail, le repos bien mérité du guerrier du travail ou du branleur d’étudiant : ça y est "c’est le week-end !", comme disait la blonde... Et pour le commencer tout en douceur, il aura fallu zapper un éventuel apéro et vite se mettre en direction de la fameuse péniche du Batofar, qui a réouvert il n’y a pas si longtemps.

Il n’est que 19H20 et déjà les nordistes de Fast Motion se plantent sur la scène, devant une salle aussi clairsemée que les rangs de l’Assemblée Nationale quand les caméras de télévision sont absentes. Une vingtaine de personnes assistent donc au début du set du groupe hardcore lillois, qui ne se démonte pas et envoie la purée comme il faut. Ce qui se démonte en revanche, c’est le micro du chanteur, dont le câble semble moins apprécier ses déplacements scéniques que son short. Hop, celui du guitariste est emprunté, et "show must go on !", comme disait la moustache...
La salle se remplit petit à petit, et il y a même des costauds qui s’agitent au premier rang. Enfin un seul, qui passe son temps le doigt en l’air à montrer à ses potes, restés au fond de la salle, comment il s’amuse. Il saute tout seul, pendant ou entre les morceaux, mais a quand même l’alcool comme excuse.

Le temps passe vite pour les Fast Motion, qui précisent qu’ils ne parleront pas trop pour avoir le temps d’envoyer tous leurs morceaux. Une déclaration qui ne les empêchera pas d’introduire chaque chanson en disant de quoi elle traite, comme la peine de mort etc... En tout cas sur scène, les morceaux du groupe, quelque part entre Comeback Kid et Strike Anywhere, semblent encore plus musclées que sur l’EP "Sailing To Nowhere", comme par exemple le titre « Watch It Burn ». Une bonne prestation, dans des conditions jamais faciles (ouvrir pour des gros calibres pendant que les gens arrivent), qui donnera envie de revoir le combo dans un environnement (et à un horaire) plus propices au sing along ou ce genre d’interactions, assez indispensables dans un concert de hardcore.

On le sait, les américains ont des grosses lacunes en géographie, et en connaissances du monde en général. Les tourneurs ne semblent pas en reste, et n’ont l’air de connaître qu’un seul groupe européen pour accompagner les groupes en tournée. Après avoir squatté le plateau Rise Against / Strike Anywhere, voici donc le retour des autrichiens de Rentokill dans le rôle des copains de route d’A Wilhelm Scream. Mais vu la qualité du combo, il serait malvenu de se plaindre. Il n’est pas encore 20h quand il lance les hostilités, et tout de suite l’ambiance monte d’un cran. Le pogo se déclenche devant, et les lumières du Batofar viennent violer les rétines de tout le monde, au risque de provoquer des crises d’épilepsie. A ce niveau-là ce n’était déjà pas terrible avant, mais il y a maintenant au plafond une armée de plaques de néons effet « des paillettes plein tes yeux ». On se croirait en boîte de nuit, mais bon, on oublie vite le visuel pour se concentrer sur le son, parce que sur scène, ça envoie !

La set-list est aussi riche en nouveaux morceaux qu’en extraits de l’album « Antichorus », qui date de 2007, ce qui permet de passer de chansons hardcore qui poutrent leur race à d’autres plus mélodiques, quasi-pop/punk. L’accent autrichien sur l’anglais n’empêche pas les refrains d’être bien efficaces, le second gratteux se sert de sa guitare genre Ibanez (typée métal quoi) pour balancer ses riffs avec aisance, tout en balançant des choeurs en mode énervé, et les applaudissements redoublent d’intensité au fur et à mesure que le concert se déroule. Le temps pour le chanteur aux cheveux bleus de remercier les A (Christophe) Wilhelm Scream de tous ces bons moments passés ensemble, et voilà la petite surprise du set, avec une nouvelle chanson plutôt du genre country, assez inattendue, mais réussie. Un dernier très bon titre pour la route, et c’est déjà l’heure pour Rentokill de se barrer. Légère frustration, mais on ne devrait pas tarder à pouvoir les revoir, et un peu plus longtemps.

C’est fou ce que le temps passe vite, alors que le JT de 20H n’a même pas encore fini de nous annoncer que la grippe A va tous nous tuer. Dix petites minutes de changement de plateau, et voilà les américains d’A Wilhelm Scream qui vont se dégourdir les phalanges pendant une petite heure d’un concert qui va faire tomber les mâchoires du public jusqu’aux chevilles. Ça commence toute de suite très fort, avec la folle furieuse « Jaws 3, People 0 ». Le chanteur Nuño saute partout, donne de la voix (que l’on devine un peu usée par la vie dans le van), et on se demande comment il peut supporter le port de sa petite veste à carreaux et sa casquette floquée du joli adjectif « Wasted ». La veste tombera quand même pendant le set. C’est que le Batofar est désormais bien rempli, grâce à des gens qui sont arrivés après le travail, et se retrouvent un peu surpris de voir la tête d’affiche sur scène, surtout s’ils n’avaient pas pensé à acheter leur place en amont, et se retrouvent à devoir payer 18 euros sur place...

Il fait très chaud, les slams se déclenchent, avec des invasions de la scène un peu trop systématiques et pas vraiment à propos, mais tout le monde s’amuse, à commencer par des musiciens qui forment décidément les Dragon Force du punk rock. 27 notes à la seconde, du taping, du hammer, du pulling off et tous ces trucs qu’on a essayé de comprendre mais dont on a fini par se foutre en lisant Guitar Part : c’est une grosse démonstration technique. Peut-être même un peu trop, l’efficacité mélodique passant un peu à la trappe, comme sur les nouveaux morceaux, plus longs qu’à l’accoutumée et encore plus tarés qu’avant.
Et dans le genre « je vous calme », le bassiste Brian remporte la palme. Déjà qu’il alignait les lignes de basse aussi facilement qu’une divinité indienne à six bras, le voilà qui s’envoie l’intro de « The Horse » en faisant du taping sur les grosses cordes de sa basse, et tout ça en poussant la chansonnette, avec une facilité comparable au fait de pisser en sifflotant pour le commun de mortels...

On se prend en pleine face les déflagrations « I Wipe My Ass With Showbizz » ou « Career Suicide », puis vient en fin de set l’intro épique de « King Is Dead », apogée du concert, avec les mains qui tentent de taper en rythme pour accompagner les deux guitaristes. Un seul titre en rappel, et à 21H30, le concert se termine, parce que soirée dansante de type branché derrière. Dommage, mais bon, ça nous laisse quelques heures derrière pour digérer toutes les notes ingurgitées...

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